Pas de déconfinement « régionalisé » mais « adapté aux territoires », a annoncé l'Élysée ce jeudi 23 avril, à l'issue d'une réunion d'Emmanuel Macron avec des élus. Le déconfinement doit se préparer avec les maires, a insisté Emmanuel Macron, selon des propos rapportés par l'Élysée, et le cadre national devra être adapté et « territorialisé », mais pas par régions, « qui ne correspondent pas aux réalités des territoires ».
« Notre économie est confrontée à un choc brutal qui touche tous nos commerçants et notre industrie. Notre redressement sera long, difficile et coûteux. » Bruno Le Maire n'a pas mâché ses mots. Invité de la radio France Info ce jeudi matin, le ministre de l'Économie et des Finances est revenu sur différents sujets, en tête desquels la reprise du 11 mai, les loyers et le fonds de solidarité.
Il a rappelé que nous vivons « une dépression économique comme nous n'en avons pas connue depuis près d'un siècle ». Tout en assurant que l'activité reprendrait très prochainement, et qu'il souhaitait que cela se passe « dans des conditions sanitaires optimales ».
Tous les commerces ouverts le 11 mai ?
Le ministre a, avec force, affirmé son envie de réouverture rapide : « Le 11 mai nous souhaitons que tous les commerces puissent rouvrir. Tout le monde doit être traité pareil, c'est notre principe d'équité. » Des guides de bonnes pratiques sont en cours de rédaction pour tous les métiers afin que chacun puisse reprendre son activité dans les meilleures conditions.
Deux nuances sont à apporter. D'abord, il pourrait y avoir une ouverture différenciée selon les régions, ce qui rejoint l'idée d'un déconfinement région par région. Ensuite, cette date du 11 mai ne s'applique pas aux restaurants, bars et hôtels. Bruno Le Maire a également botté en touche sur la question des masques, obligatoires ou non selon les métiers : « ce n'est pas mon rôle de prendre des décisions sanitaires ».
Le fonds de solidarité pour aider à payer les loyers
Bruno Le Maire l'a rappelé, les loyers des TPE (moins de 10 salariés) louant à des bailleurs publics ont été annulés pour une durée de 3 mois (ce qui n'est pas le cas pour la plupart des opticiens). « Mais il faut aller plus loin. » Une médiatrice a ainsi été engagée pour lancer des négociations et apporter des solutions pour les loyers des commerçants de taille moyenne et plus grande, « car, sans activité, la situation va vite devenir intenable pour eux ».
Pour ceux dont le loyer ne peut être annulé, le ministre de l'Économie s'appuie alors sur le fonds de solidarité. « Il y a ce 1er étage qui est l'aide de 1 500 euros. Le 2e étage peut aller jusqu'à 5 000 euros. Les commerçants qui ne peuvent pas payer leur loyer ni l'étaler peuvent en faire la demande. » Ainsi, ce fonds de solidarité peut servir de 'remboursement' de loyer si l'annulation de celui-ci n'est pas possible. Bruno Le Maire a aussi affirmé un élargissement des conditions d'accès à ce fonds de solidarité.
« Des règles à respecter »
Mais il a tout de même tenu à rappeler une chose : « Il y a des règles à respecter ». En effet, si l'État aide une entreprise pour soutenir sa trésorerie, le versement de dividendes et le rachat d'actions sont interdits. Aussi, « si votre siège social est implanté dans un paradis fiscal, il est évident que vous ne pouvez pas bénéficier du soutien public ». Aider, oui, mais ceux qui en ont le plus besoin.