Henry Jullien, créé en 1921 et basé à Lons-le-Saunier (39) est placé en redressement judiciaire depuis le 1er avril. Le début d'année 2016 « très difficile » du lunetier du Jura a conduit Pierre Fauveau, le PDG à prendre cette décision pour repartir sur de bonnes bases. Interview.
Acuité : Pourquoi avez-vous décidé de placer votre entreprise en redressement judiciaire ?
Pierre Fauveau : En 2015, l'année a été très bonne avec une augmentation de notre chiffre d'affaires de 15%. En revanche, sur le plan comptable, l'entreprise a perdu de l'argent. Cette croissance de l'activité ne s'est pas confirmée en 2016. Les 3 premiers mois ont été très difficiles sur les ventes, notamment en France où je réalise 70% de mon chiffre d'affaires. Malheureusement, il semble aujourd’hui que le « Made in France » ne soit attractif que s’il est proposé au prix du « Made in China », ce qui est impossible. Nos coûts de production et de fonctionnement n’ayant rien de comparable. Vous ajoutez le phénomène des réseaux et des plafonnements à 150 €, la recherche à tout va du plus bas prix et vous comprenez que notre entreprise se retrouve en difficulté. Face à cette situation, j'ai demandé au tribunal mon placement en redressement judiciaire pour ne pas cesser l'activité.
A. Comment allez-vous relancer l'entreprise ?
P. F : Des mesures de restructuration nécessaires à la pérennisation de l’entreprise vont être mises en œuvre. Toutefois, elles ne mettront pas en cause la qualité intrinsèque de la marque Henry Jullien. Nous allons nous concentrer sur le haut de gamme en lançant une nouvelle collection de montures en 2017. J'aurai des produits légitimement chers pour ne pas me battre avec les réseaux fermés. Il faut que l'on trouve de la marge et que nous continuons le développement de la marque à l'étranger. L'export c'est l'espoir d'Henry Jullien. J’ai rencontré au dernier Mido de nombreux distributeurs venant du monde entier pour qui nos produits sont synonymes de qualité, les critères de prix ne sont pas leur motivation principale. Nous devons convaincre nos clients de revenir à ces fondamentaux.
A. Pouvez-vous nous en dire davantage sur cette nouvelle collection ?
P. F : Nous allons mettre l'accent sur la technicité, la qualité et la création. Plus concrètement, cette ligne sera très technique avec des finitions très soignées. La gamme en doublé or laminé que nous avions un peu abandonnée sera également renouvelée. Nous n'en sommes qu'au stade de la réflexion, sachant que jusqu'à fin 2016, 4 collections prévues de longue date seront lancées.
A. Etes-vous optimiste pour l’avenir ?
P. F : L’entreprise aura 100 ans en 2021, je veux croire que le savoir-faire, l’authenticité que nous proposons à nos clients porteront leurs fruits et que nous allons nous différencier sur ce marché qui est en pleine uniformisation et que nous fêterons cet anniversaire avec tous nos clients.
D'autre part les options commerciales sont parfois dommageables; ainsi, étant opticien indépendant, "zéro réseau" et attaché à privilégier la fabrication en France, je me suis trouvé dans l'obligation de cesser de travailler, il y a quelques années, avec la société Henry Jullien vus les tarifs prix de ventes pratiqués par les Opticiens Mutualistes..........
Opticiens, verriers, lunetiers, il faut choisir son camp, être cohérent et ne pas être surpris que lorsque l'on coopère avec des structures pour qui l'appétit de profit ne sera jamais satisfait, ces mêmes structures en demandent toujours plus, en demanderont toujours plus jusqu'à mettre à genoux le coopérant.
Ceci étant, je souhaite bon courage à la société Henry Jullien
Pour moi la lunette [...] c'est celle de mon père décédé depuis 30 ans qui n'a pas une trace de vieillissement! Ce n'est pas une monture renouvelée tous les 6 mois sous garantie du fournisseur!
Je vous invite à convaincre mes jeunes élèves.
Françoise Evrard
Chef de travaux, Monsieur Arthuis : 01 53 69 62 62
C'est de plus en plus vrai dans le domaine de la santé mais je crois que cela s'étend à l'ensemble de la société. On peut citer un contre exemple majeur qui réussit à vendre au prix fort de la valeur ajoutée et qui trouve de nombreux clients de tout niveau social : Apple.
Quand va t on reprendre en main notre modèle économique? Il faut s'éloigner d'une recherche de croissance perpétuelle et utopique de la consommation et nous réorganiser autour de l'échange de services et non de biens. Mais pour ça il ne faut plus faire peser la fiscalité directement sur la main d’œuvre.
tu veux couler un secteur , tu ne peux t'y prendre mieux !