Le législateur s’empare du sujet de la surexposition des enfants aux écrans. Dans une proposition de loi déposée en début d’année par le groupe Renaissance, les effets néfastes de la consommation excessive d’écrans chez les jeunes enfants sont répertoriés, comme en témoignent les échanges entre députés le 6 mars : « troubles cognitif, perturbation du sommeil, relations sociales dégradées, risques de surpoids, retard dans l’apprentissage du langage…mais aussi troubles de la vision ».

 

Surtout ne pas interférer dans la liberté d'éducation

Si les enjeux de la myopie sont bien connus dans notre profession, on peut se réjouir qu'ils soient discutés au Parlement : « Selon la Société française d’ophtalmologie, l’Europe de l’Ouest pourrait voir son taux de personnes myopes passer de 28,5 % en 2010 à 56,2 % en 2050. Plus grave encore, près d’un milliard de personnes pourraient présenter un risque accru de devenir aveugles (ndlr : dans le monde).

Les leds émettent un pic de lumière bleue, proche du rayonnement ultraviolet, dont les effets délétères sont connus : elle provoque un vieillissement précoce de la rétine et favorise la dégénérescence maculaire liée à l’âge ».

 

Impliquer l'Agence nationale de santé, les enseignants du 1er degré, les départements...

La proposition de loi relative à la prévention de l’exposition excessive des enfants aux écrans comporte 5 articles principaux :

  • Article 1er : Instaurer une politique publique de prévention des risques liés à l’usage des écrans par les jeunes enfants
  • Article 2 : Introduire de nouvelles recommandations dans le carnet de grossesse
  • Article 3 : Intégrer la politique de prévention des risques liés aux écrans au nombre des missions de la protection maternelle et infantile
  • Article 4 : Associer les services départementaux compétents à la politique de prévention à la surexposition aux écrans
  • Article 5 : Mobiliser les partenaires des projets éducatifs territoriaux

L’exposition aux écrans en chiffres :

Quel rôle pourrait jouer le professionnel de santé de la vue ? L’information, la sensibilisation des clients, la prévention, le dépistage, les équipements adaptés. Comme le rappelle le préambule de la proposition de loi, la consommation d’écran chez les jeunes enfants est devenue massive :

« 728 heures, cela correspond à la durée moyenne d’exposition annuelle des enfants de 3 à 10 ans aux écrans, à savoir près de 2 heures par jour. De plus, un tiers des enfants âgés de 0 à 3 ans prennent leur repas devant un écran, alors que la communauté scientifique internationale s’accorde à recommander l’absence totale d’exposition pour les moins de 3 ans. La télévision est omniprésente : les enfants de 2 ans sont ainsi 87 % à la regarder, dont 68 % quotidiennement, pour une durée moyenne de 6h50 par semaine ».