Actélior* a publié une étude sur les enjeux des tarifs des complémentaires santé en 2024 (document disponible dans la rubrique en savoir +).
Cette étude analyse les facteurs qui contribuent à la hausse des tarifs des complémentaires santé, ainsi que les conséquences de cette hausse pour les assurés.
Facteurs de hausse des tarifs
L'étude identifie quatre facteurs principaux qui contribuent à la hausse des tarifs des complémentaires santé :
- L'inflation, qui touche l'ensemble de l'économie, a forcément un impact sur les coûts des soins de santé, ce qui va continuer à se répercuter sur les tarifs des complémentaires santé en 2024.
- La démographie : le vieillissement de la population entraîne une augmentation des dépenses de santé, ce qui a également une conséquence sur les tarifs des complémentaires santé.
- L'évolution des pratiques médicales telles que la généralisation des actes de prévention et de diagnostic, entraîne une augmentation des coûts des soins de santé, ce qui se répercute également sur les tarifs des complémentaires santé.
- Les changements réglementaires tels que la réforme du 100% Santé et ses évolutions futures, une meilleure prise en charge des fauteuils roulant, des prothèses capillaires, orthodonties... entraînent une augmentation des coûts des soins de santé, qui vont se répercuter également sur les tarifs des Ocam.
Axa France a déjà annoncé la couleur en prévoyant une hausse d'environ 6% dès le 1er janvier 2024.
Conséquences de la hausse des tarifs
La hausse des tarifs des complémentaires santé a plusieurs conséquences pour les assurés :
- Une augmentation des cotisations : les assurés doivent payer des cotisations plus élevées pour couvrir les mêmes besoins.
- Une réduction des garanties : les assureurs peuvent être amenés à réduire les garanties proposées pour limiter la hausse des cotisations.
- Une augmentation du reste à charge : les assurés vont devoir payer une part plus importante des dépenses de santé.
L'étude d'Actélior souligne que la hausse des tarifs des complémentaires santé est un phénomène structurel qui va se poursuivre inexorablement dans les années à venir. Les assurés doivent donc être conscients de cette évolution et prendre des mesures pour limiter l'impact de la hausse des tarifs sur leur budget.
Actélior formule plusieurs recommandations pour limiter l'impact de la hausse des tarifs des complémentaires santé sur les assurés :
- Comparer les offres : les assurés doivent comparer les offres des différents assureurs pour trouver la formule la plus adaptée à leurs besoins et à leur budget.
- Opter pour une couverture complémentaire santé adaptée : les assurés doivent choisir une couverture complémentaire santé qui réponde à leurs besoins réels, sans souscrire des garanties superflues.
- Vérifier les garanties : les assurés doivent vérifier régulièrement les garanties de leur complémentaire santé pour s'assurer qu'elles sont toujours adaptées à leurs besoins.
Selon Actélior, de nouvelles formules d'assurance santé devraient voir le jour dès 2024 sous forme de contrats responsables ou pas !
*Actélior est une structure d'actuariat conseil - assurances indépendante basée à Lyon et à Paris.
Déjà les mutuelles ne subissent pas vraiment l'inflation (elle a bon dos hein !) puisque les remboursements des contrats de santé sont fixes. Peu importe donc si les professionnels de santé augmentent leurs tarifs, les mutuelles remboursent toujours le même montant qui dépend de leurs contrats et non des prix pratiqués dans la santé. Si une mutuelle rembourse 100 euros une monture, peu importe si le prix des montures a augmenté de 10%, elles rembourseront toujours 100 euros. L'inflation n'a donc que très peu d'impact sur les mutuelles. Seules les dépenses en énergie de leurs bureaux peuvent subir l'inflation. Et éventuellement si elles s'engagent à rembourser à 100% certains actes dont le prix augmente. Mais ça c'est leur choix.
Concernant l'évolution des pratiques médicales là aussi je suis dubitatif car la médecine a tendance à régresser, pas à s'améliorer.
Concernant les changements règlementaires là aussi il y a beaucoup d'enfumage. Le 100% santé n'augmente pas les dépenses des mutuelles ça les réduit. Car au lieu de devoir financer des lunettes à 600 euros elles financent des lunettes à 200 à la place. Elles sont donc gagnantes avec le 100% santé car la facture est moins élevée. Quant aux autres dépenses comme les prothèses capillaires, heu, comment dire, ça concerne combien de personnes ? Intégrer ce genre de dépenses en plus dans les cotisations de tout le monde alors que ça concerne très peu de personnes c'est stupide.
Les mutuelles semblent donc s'appuyer sur des prétextes plus qu'autre chose pour augmenter leurs tarifs et donc leurs bénéfices. Il faudrait voir comment évolue le ratio des dépenses par rapport aux profits pour vraiment comparer. Je rappelle que d'après un article d'acuité il y a quelques mois, les mutuelles gardent en moyenne 82% de l'argent des cotisations et n'en redistribuent que 18% (les meilleures en redistribuent 24% et les pires 11% à peu près).
Enfin, l'article encourage à comparer les offres, à opter pour une couverture plus adaptée et à vérifier les garanties. Même si c'est vrai que les gens feraient bien de connaitre leurs garanties et d'être vigilants à ce qu'il payent, s'ils ne le font pas c'est qu'il y a une raison. Il y a même d'énormes problèmes dans ce domaine.
1 : Déjà la comparaison des mutuelles est littéralement impossible ! Il y a tellement de frais couverts que les gens sont perdus dans la compréhension des garanties qui est totalement illisible pour les non initiés.
2 : Certaines mutuelles remboursent bien certains actes mais en dévalorisent d'autres. Ne sachant pas vraiment ce qui peut leur arriver, les gens ne savent donc pas quoi choisir et quoi valoriser dans leurs contrats.
3 : Les garanties proposées aux adhérents sont totalement illisibles et incompréhensibles pour le commun des mortels. Par exemple en remboursements optiques, il y a une grille avec et sans réseau. Ensuite il y a une grille de remboursement par type de verres. Et enfin un remboursement différent en fonction du niveau de correction de la sphère et du cylindre. Vous croyez que les gens y comprennent quelque chose ? Bah non ils n'ont pas fait d'études d'optique ou de réseaux fermés. La plupart ne sait même pas le niveau de correction qu'ils ont et beaucoup ne savent même pas le nom de leur défaut visuel ni ce que c'est que l'astigmatisme par exemple. Les garanties des contrats de mutuelles sont donc totalement incompréhensibles, ce qui rend la comparaison tout simplement impossible.
4 : Les gens ne savent même pas qu'augmenter leur contrat n'augmente pas forcément les garanties dans les domaines qui les concernent. Chez la plupart des mutuelles, il y a 3 ou 4 niveaux de garanties. Les contrats de base jusqu'aux plus élevés. Les gens partent donc du principe qu'en choisissant le contrat le plus élevé ils auront les meilleures garanties dans tous les domaines, en particulier ceux qui les concernent. Or bien souvent ce n'est pas le cas. Exemple : une mutuelle peut proposer 3 contrats différents mais les remboursement pour l'optique sont EXACTEMENT les mêmes entre le contrat milieu de gamme et le contrat haut de gamme (la différence se situant dans des domaines de santé moins courants comme les hospitalisation ou les opérations chirurgicales par exemple). Les gens se font donc arnaquer car ils pensent qu'en payant le contrat le plus élevé ils auront les meilleures garanties par exemple chez le dentiste ou en lunettes alors qu'il n'y a pas de différence dans ces domaines avec le contrat milieu de gamme. L'offre des mutuelles est donc trompeuse car elle laisse penser aux gens qu'ils auront de meilleures garanties avec le contrat haut de gamme alors que ce n'est pas vraiment le cas. D'ailleurs il arrive souvent que les gens ne comprennent pas pourquoi ils ne sont pas bien remboursés en lunettes alors qu'ils ont pris le contrat le plus élevé chez leur mutuelle. Ils ne voient pas qu'augmenter le contrat n'augmente pas forcément leurs garanties dans ce domaine. Ils sont donc trompés par le positionnement marketing des mutuelles et de leurs offres qui induisent les gens en erreur.
5 : Les gens ne savent pas pour la plupart qu'ils peuvent renforcer individuellement certains domaines de remboursement. La plupart des gens pensent qu'il faut choisir entre 3 ou 4 contrats de mutuelles et c'est tout, alors que chez certaines d'entre elles, il est possible de renforcer individuellement certains secteurs de santé et d'en diminuer d'autres. Si les gens n'ont pas de problèmes de dents, il peuvent donc baisser les remboursements dentaires et augmenter les remboursements optiques pour avoir une cotisation beaucoup plus sur mesure et adaptée à leurs besoins. Mais la plupart ne le sait pas.
6 : Enfin autre problème majeur, depuis la loi passée il y a un petit moment, tout les travailleurs ont accès à une mutuelle. Mais il y a un gros revers à la médaille : les gens ne peuvent tout simplement plus choisir leur couverture médicale. Et oui, comme la mutuelle d'entreprise est obligatoire maintenant, les gens ont une couverture IMPOSEE par leur entreprise. Si l'entreprise est généreuse tant mieux ils auront de la chance, mais si elle ne l'est pas (la plupart des entreprises souhaitant davantage limiter leurs frais que les augmenter) alors les gens seront piégés avec une mutuelle inadaptée à leurs besoins. Résultat ? Les gens seront obligés de financer pour moitié une mutuelle qui ne leur correspond pas et ne répond pas à leurs besoins, qu'ils n'auront pas choisit et sur laquelle ils n'auront aucun pouvoir de décision. Et s'ils veulent avoir le choix et obtenir une mutuelle plus adaptée, ils devront soit payer de leur poche soit souscrire EN PLUS une mutuelle privée. Ils devront donc payer une mutuelle adaptée de leur poche PLUS une mutuelle inadaptée pour moitié de la cotisation. Ah et non, la nouvelle mutuelle ne sera en plus pas totalement adaptée car les garanties sont incompréhensibles et la comparaison entre les mutuelles impossible. Les gens sont donc toujours perdants au final.
Donc non ce n'est malheureusement pas si simple et le système des mutuelles est beaucoup trop opaque et mal fichu. Il faudrait qu'il s'améliore grandement dans le sens de l'intérêt de la population pour qu'on arrive à quelque chose d'équilibré. Mais ça n'en prend pas vraiment le chemin. Les mutuelles imposent plutôt leur loi à l'heure actuelle. Et vu la dégradation de la santé dans notre pays on constate que leur position est même préjudiciable pour notre système de soin tout entier.
En total désaccord avec vous au sujet du 100 pour 100, si un patient s'équipe d'une paire de lunettes progressives, de 2 appareils acoustiques et d'une couronne dentaire, la mutuelle financera 200 + (2X950) + 500 = 2600€, et si ses frais de fonctionnement sont de 30% par rapport aux cotisations encaissées, il lui faudre "engranger" +- 3900€ de cotisations.
Notez que les contrats qui financent autant sur les prestations à prix libres sont plutôt minoritaires et l'évolution sera d'accorder de moins en moins pour le marché libre pour pouvoir financer le 100 pour 100 qui est une obligation de garantie, même pour les contrats les moins coûteux.
cdt