En 2024, les tarifs des complémentaires santé vont grimper de de 8 % à 10 % selon les contrats et les assureurs. Des augmentations intenables selon le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, qui a plaidé la semaine dernière pour une augmentation « plus limitée ».
Interrogé par nos confrères de La Tribune, Éric Chenut, président de la Mutualité française* s'est dit « plus que surpris par les propos du ministre ». Selon lui, plusieurs facteurs entraînant une augmentation des dépenses de santé pèsent sur la facture pour les complémentaires santé, comme pour l'Assurance maladie. Par conséquent, les tarifs des complémentaires vont augmenter afin de palier à la dynamique en hausse de ces dépenses, parmi lesquelles :
- le transfert de dépenses de l'Assurance maladie aux complémentaires santé sur des soins dentaires
- les remboursements traditionnels et le rattrapage de la crise sanitaire
- la « revalorisation légitime et nécessaire » de la consultation des médecins généralistes à 26,50 euros, et plus largement des autres médecins et paramédicaux
- le « 100 % santé », qui couvre l'optique, l'audiologie et le dentaire, dont 77 % du coût de cette réforme est payé par les mutuelles.
« Nous n'avons pas de marges de manœuvre » insiste Éric Chenut, qui rappelle que les mutuelles sont non lucratives et n'augmentent que du strict nécessaire pour être à l'équilibre.
Alors que la fin de l'année - et l'augmentation des tarifs - approchent, un comité de dialogue entre les pouvoirs publics, la direction de la Sécurité sociale, les financeurs, la Caisse nationale d'assurance maladie et les complémentaires santé, est prévu vendredi 15 décembre.
« Nous attendons un vrai dialogue entre les pouvoirs publics », explique le président de la Mutualité française qui précise que la population vieillit - ce qui représente un enjeu considérable en optique ophtalmique - et que la soutenabilité du financement de la protection sociale ou l'évolution du système de santé pour garantir un accès effectif aux soins ou le tiers payant ne sont pas des sujets pouvant être traités en « une seule année budgétaire ». « Sans changement, il faudra augmenter les cotisations ou alors nous ne pourrons plus tout solvabiliser » conclut-il.
*600 mutuelles adhérentes dont 339 mutuelles santé
Le problème vient 1 de l'Etat qui fait des réformes sans les assumer et sans prévoir de quoi les financer, et qui fait une politique libérale et s'étonne après que les entreprises privées augmentent leurs tarifs. C'est le propre du libéralisme pourtant, l'une de ses règles fondamentales et l'un de ses défauts majeurs. Ceux qui ont les moyens pourront toujours se payer des frais de santé et les autres non. On peut pas faire une politique libérale, donner un pouvoir colossal et presque absolu aux mutuelles pour faire une réforme, et se plaindre ensuite des conséquences. Ils ont vraiment cru que les mutuelles étaient des télétubbies ? Ce sont des gens aux dents longues. Leur accorder de baisser le remboursement des montures à 100 euros pour financer de l'autre côté la réforme aurait dû leur mettre la puce à l'oreille. Non le 100% santé va pas coûter moins cher aux gens s'il est financé et repose sur des mutuelles privées c'est évident ! Ce que les gens gagnent en reste à charge ils le payent en mauvaise qualité, en diminution des services, et en augmentation du prix des mutuelles. Donc au final ils payent moins cher à court terme mais à long terme ils payent plus cher pour moins bien. C'était gros comme une baraque.
Et 2 les mutuelles sont malhonnêtes. Outre le fait qu'elles prétendent ne pas faire d'argent, elles justifient l'augmentation des tarifs par 1 l'augmentation du coût de la santé, 2 le nombre plus élevé de prestations à réaliser, et 3 la réforme 100% santé. C'est pas tout à fait honnête. Car 1 elles ne suivent pas forcément la hausse du coût de la santé. Rien que dans l'optique elles ont baissé leurs remboursements, alors comment se plaindre de la hausse des coûts de santé si on ne la suit pas et qu'on fait même le chemin inverse en remboursant moins ? Eux aussi font de la shrinkflation en faisant payer plus cher pour rembourser moins. On peut pas trop se plaindre du coût de la santé quand on fait ça. 2 ils remboursent plus d'actes c'est vrai, maintenant les mutuelles vont devoir rembourser les prothèses capillaires notamment. Mais sur tous les clients dont les cotisations vont augmenter (soit 100%) combien vont se mettre à porter des prothèses capillaires ? Une infime minorité on le sait bien. Comment justifier une grosse augmentation générale par une augmentation anecdotique et ultra minoritaire des dépenses supplémentaires à réaliser ? Et 3 oui les mutuelles portent et financent la loi 100% santé à hauteur de quasi 80%. Mais ce qu'elles oublient de dire c'est que ça les arrange quand même pas mal. Car un équipement 100% santé est 3 à 4 fois moins cher qu'un équipement classique. Quand un client fait le 100% santé elles ont donc beaucoup moins à rembourser. Entre devoir rembourser 300 euros pour une paire classique ou 100 euros avec le 100% santé bah les mutuelles ont gagné 200 euros en faisant le 100% santé. Donc cette réforme ne leur coûte pas de l'argent c'est l'inverse, elle leur en rapporte ! Car avec le 100% santé les mutuelles économisent sur les remboursements et payent donc moins pour leurs assurés. Sans compter le plafonnement du remboursement des montures à 100 euros et la baisse du remboursement sur les verres qui est contractuel ou lié à la mise en place des réseaux fermés qui plafonnent le prix des verres.
Au final oui elles doivent avoir une hausse de leurs dépenses sans doute en raison du vieillissement. Mais n'ont-elles pas obtenu aussi beaucoup plus de clients grâce à la mutuelle obligatoire d'entreprise voulue par l'Etat ? Ne baissent-elles pas leurs remboursements dans l'optique en même temps qu'elles ont plus de clients et augmentent leurs prix ? Il y a donc de nombreux contre-arguments à opposer qui montrent que peut être certaines de leurs dépenses augmentent mais d'autres diminuent aussi. Donc l'un dans l'autre elles sont tout sauf à plaindre. Sans parler du contrôle qu'elles exercent de plus en plus sur la santé avec les réseaux fermés. Alors ils peuvent parler.