En 2024, les tarifs des complémentaires santé vont grimper de de 8 % à 10 % selon les contrats et les assureurs. Des augmentations intenables selon le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, qui a plaidé la semaine dernière pour une augmentation « plus limitée ».

Interrogé par nos confrères de La Tribune, Éric Chenut, président de la Mutualité française* s'est dit « plus que surpris par les propos du ministre ». Selon lui, plusieurs facteurs entraînant une augmentation des dépenses de santé pèsent sur la facture pour les complémentaires santé, comme pour l'Assurance maladie. Par conséquent, les tarifs des complémentaires vont augmenter afin de palier à la dynamique en hausse de ces dépenses, parmi lesquelles :

« Nous n'avons pas de marges de manœuvre » insiste Éric Chenut, qui rappelle que les mutuelles sont non lucratives et n'augmentent que du strict nécessaire pour être à l'équilibre.

Alors que la fin de l'année - et l'augmentation des tarifs - approchent, un comité de dialogue entre les pouvoirs publics, la direction de la Sécurité sociale, les financeurs, la Caisse nationale d'assurance maladie et les complémentaires santé, est prévu vendredi 15 décembre.

« Nous attendons un vrai dialogue entre les pouvoirs publics », explique le président de la Mutualité française qui précise que la population vieillit - ce qui représente un enjeu considérable en optique ophtalmique - et que la soutenabilité du financement de la protection sociale ou l'évolution du système de santé pour garantir un accès effectif aux soins ou le tiers payant ne sont pas des sujets pouvant être traités en « une seule année budgétaire ». « Sans changement, il faudra augmenter les cotisations ou alors nous ne pourrons plus tout solvabiliser » conclut-il.

 

*600 mutuelles adhérentes dont 339 mutuelles santé