Née de la protestation contre la loi Le Roux en décembre 2012, la complémentaire santé La Médecine Libre est officiellement lancée ce lundi 6 octobre 2014. Si cela a pris plus de temps que prévu, les médecins à l’origine de cette initiative entendent garantir un système « gagnant-gagnant » entre patients et professionnels de santé. Et alors qu'« un panier optique idéal » devait figurer dans le socle de tous les contrats, l'organisme a opté pour une option responsabilisante sans réseau de soins. Les détails de cette nouvelle complémentaire ont été dévoilés ce matin dans Le Parisien.
Deux offres et une option « Optique » sans réseau de soins
La Médecine Libre présente deux offres de couverture complémentaire :
- La première dite « de base » est accessible pour une vingtaine d'euros par mois, selon l’âge et le lieu de résidence. Elle comprend deux consultations de prévention par an, la prise en charge du ticket modérateur, des médicaments remboursables (toutes vignettes y compris orange) ou encore d'un équipement audio jusqu'à 800€.
- La seconde baptisée « offre renforcée » peut coûter jusqu’à 120€. Elle prend en charge les remboursements des consultations avec compléments d’honoraires (jusqu'à 400%), un équipement audio à hauteur de 1 200€ ou encore l'opération de la cataracte jusqu'à 1 086€.
A cela peuvent s’ajouter des options en dentaire et en optique « sans réseau de soins ». Aussi, La Médecine Libre annonce un remboursement des équipements unifocaux jusqu'à 300€ tous les 2 ans avec 50€ de bonus par an pour un forfait maximum de 450€ au bout de 4 ans. Pour les verres progressifs, le montant s'èlève à 500€ tous les 2 ans avec 50€ de bonus par an pour un forfait maximum de 700€ au bout de 5 ans. « C'est un principe nouveau et responsabilisant : pour inciter les adhérents à se soigner de façon raisonnée, la couverture s'améliore dans le temps ».
Diviser par deux les frais de gestion
Pour garantir cet échange « gagnant-gagnant » entre patients et médecins, La Médecine Libre s’est donnée pour objectif de diviser par deux les frais de gestion. « Selon la Cour des comptes, sur 100€ versés à une mutuelle, 22€ en moyenne partent en frais de gestion », rappelle Le Parisien. Sur le plan national, ce sont 7 milliards d’euros « qui ne reviennent pas aux adhérents, souligne auprès de nos confrères Renaud Pellet, porte-parole et directeur du développement de l'organisme complémentaire. Chez nous, les frais de gestion sont plafonnés à 12%. Et nous ne dépenserons pas des sommes folles en publicité, comme certains... Si on consacre davantage aux remboursements, tout le système y gagne : les médecins travaillent dans de meilleures conditions, les patients sont mieux soignés, l'Assurance maladie rembourse moins ».
« Nous voulons être novateurs comme Free dans la téléphonie mobile, indiquait le Dr. Masson, anesthésiste à Paris et membre de l'UFML* il y a deux ans. Après avoir vu des choses incroyables dans un rapport de la Cour des comptes de 2008 sur les mutuelles, nous prenons les choses en main dans l'intérêt des patients. Nous ne ferons pas de publicité et tout l'argent ira dans les soins, qui seront remboursés au prix juste ».
La Médecine Libre Courtage Assurance vise 1 000 adhérents d'ici la fin de l’année, « essentiellement parmi des travailleurs non-salariés, les médecins en l'occurrence », précise Le Parisien. Mais dès 2015, un contrat collectif sera proposé aux entreprises et devrait rassembler 100 000 adhérents. Selon la complémentaire, « 30 000 suffisent à équilibrer ses comptes ».
*Le mouvement UFML (Union Française pour une Médecine Libre) est né du groupe de protestation « Les médecins ne sont pas des pigeons » sur Facebook.