Fraîchement nommé directeur général de la Cnamts, Nicolas Revel est d’ores et déjà sollicité par la Mutualité Française, qui lui fait part de ses attentes dans l’objectif de diminuer le reste à charge des Français. Condition essentielle à l’efficience de notre système de santé, elle s’engage à « développer la collaboration entre l’Assurance maladie et les mutuelles » et souhaite avancer en priorité sur 3 sujets :
- la politique de conventionnement avec les professionnels de santé,
- la définition d’un cadre pour le partage des données de santé, afin de mettre en œuvre un partenariat sur la gestion du risque,
- la généralisation du système de tiers-payant mis en place par les complémentaires.
« Les mutuelles doivent être pleinement associées à la régulation du système »
Son président, Etienne Caniard, estime que « les pouvoirs publics ne peuvent plus occulter que, pour certaines dépenses (optique, prothèses dentaires, dépassements d’honoraires…), la part prise en charge par les mutuelles est prépondérante ». Et selon lui, pour avoir les moyens de réduire le reste à charge des consommateurs, « les mutuelles doivent être pleinement associées à la régulation du système, aux négociations conventionnelles avec les professionnels de santé et disposer des données leur permettant de mieux orienter les patients et gérer le risque ».
Un nouveau cadre pour le partage des données de santé
Pour la Mutualité Française, l’analyse des données de santé anonymisées est la clé pour « mieux comprendre et améliorer notre système, réduire les inégalités tarifaires, les inégalités d’accès aux soins et identifier les pratiques les plus efficaces pour les patients. C’est pourquoi, il est indispensable de confier la gouvernance des données de santé à un acteur indépendant », explique-t-elle, alors que le projet de loi Santé de Marisol Touraine prévoit pour le moment d’administrer cette tâche à la Cnamts.
Mais que veulent réellement les Français ?
Alors que les Ocam et les pouvoirs publics tentent d’encadrer les dépenses de santé de nos concitoyens (réforme des contrats responsables, généralisation de la complémentaire santé d’entreprise...), dans un but certainement louable au préalable, il semblerait que la majorité des consommateurs souhaite rester libre de choisir ses remboursements. Aussi, selon le 2ème baromètre de la Fédération nationale indépendante des mutuelles (Fnim), 64% souhaitent conserver le choix de leurs garanties et pensent même souscrire une sur-complémentaire santé. N’ayant pas l’intention de changer leur mode de consommation en matière de santé, ils pensent ainsi faire face à une très probable augmentation du reste à charge.