Dans 3 jours le candidat de gauche à la Présidentielle 2017 sera connu ! Qualifiés pour le 2nd tour des Primaires Citoyennes, réunissant la gauche et les écologistes, Benoît Hamon et Manuel Valls soutiennent plusieurs propositions en matière de santé. Un sujet longuement discuté dans cette semaine de l’entre-deux-tours. Après avoir passé en revue le programme des 7 candidats, Acuité refait le point sur les mesures des deux finalistes qui pourraient intéresser notre secteur.
Manuel Valls : fin du numerus clausus et du secteur 2
L’ancien Premier Ministre propose le remboursement « à 100 %, c’est-à-dire sans ticket modérateur, d’un ensemble de soins de ville » et la suppression du secteur 2 pour abolir les dépassements d’honoraires. Il souhaite « une convergence tarifaire progressive vers un tarif unique et opposable» et veut limiter la liberté d’installation des médecins.
Alors que pour les soins les plus fréquents en ville, un euro sur deux des soins n'est déjà plus remboursé, et qu’en optique, la Sécurité sociale ne paie plus que 4% des frais, les lunettes pourraient-elles faire partie de cet ensemble de soins dont parle Manuel Valls ? Si c’était le cas, cette proposition serait plutôt pénalisante pour le marché et fait penser à l’ancien dispositif du « modèle Sécurité sociale ».
En parallèle, il défend la suppression du numerus clausus, qui détermine le nombre d'étudiants admis en deuxième année de médecine. Selon lui, ce système a perdu son utilité dans le contexte européen qui permet de le contourner. De fait, un quart des nouveaux médecins s'installant chaque année en France ont été formés à l'étranger. La mesure aboutirait à plus d’ophtalmologistes dans 10 ans, le temps de former les praticiens.
Benoît Hamon : droit à la santé universel
Vainqueur surprise au premier tour, Benoît Hamon se dit favorable à la généralisation du tiers payant. Pour lutter contre les déserts médicaux, il souhaite créer une « mission nationale d’accès aux soins » intégrée à chaque Agence Régionale de Santé (ARS) et développer les maisons de santé pluridisciplinaires. Pour « en finir avec l’inégale répartition des soins de premier recours sur le territoire », il juge également intéressant de ne plus autoriser le conventionnement des médecins qui s’installeraient dans une zone déjà fortement dotée.
Sur le sujet des Ocam, Benoît Hamon soutient un « droit à la santé universel » dans lequel les aides publiques à l’accès aux complémentaires seraient re-réparties pour bénéficier à tous. Il se rapproche ainsi des mutualistes, qui regrettent la segmentation des dispositifs publics.
Rappelons enfin que c’est lui qui a mené de front l’ouverture de notre secteur sur l’e-commerce avec la Loi consommation de 2014. A l’époque, il avait estimé que l’e-optique pourrait aboutir à 1,3 milliard d’euros de pouvoir d'achat en plus aux Français...
Alors qui saura le mieux répondre aux attentes de notre filière ? A vous de juger !
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