En dépit d’une augmentation du nombre moyen d’opticiens en réseaux (près de 5 000), le 100% Santé a remis à plat les règles du jeu en généralisant certains avantages des réseaux de soins pour leurs assurés bénéficiaires : conditions tarifaires, paniers de soins sans reste à charge et, à court terme, tiers-payant. Et les contraint à repenser leur modèle. Tel est l’enseignement principal de la dernière étude Xerfi* sur les plateformes santé.
Face au 100% Santé, les réseaux ont plutôt résisté
On s’y attendait : en intervenant dans la régulation privilégiée des 3 secteurs, optique, audio et dentaire, le 100% Santé pouvait réduire leur attractivité. Pourtant « dans la pratique, cela ne s’est pas passé comme cela », indique l’étude Xerfi parue ce jour.
Désormais au nombre de 5, les réseaux de soins ont maintenu leur effectif moyen d’affiliés en optique (près de 5 000 opticiens) et augmenté ceux en audio (2 700) et en dentaire (4 600). Côté Ocam adhérents, même stabilité avec plus de 50 millions d’assurés bénéficiaires.
Nouvelles règles du jeu, nouveau rapport de forces
En prenant le rôle de régulateur du marché et en proposant chez tous les opticiens des paniers de soins sans reste à charge, le 100% Santé a néanmoins ôté aux réseaux un de leurs avantages concurrentiels : « Et aujourd’hui, le tiers payant – autre facteur d’attractivité des plateformes – serait à son tour sur la sellette », souligne l’étude Xerfi.
« L’augmentation globale de la taille des réseaux partenaires ne doit donc pas occulter une réalité : le 100% Santé a rééquilibré les rapports de force entre plateformes et professionnels de santé. »
S’immiscer dans le parcours de soins des assurés
Au point que la réforme les oblige à repenser leur stratégie. Autour de 5 axes, selon Xerfi :
- Peser sur l’offre et les nouveaux parcours de soins 100% Santé ;
- Renforcer l’efficacité des soins ;
- Optimiser les taux de recours des assurés ;
- Tirer parti de l’envolée des usages numériques en santé ;
- Accompagner la refonte de la prévention santé au travail.
Point commun à tous ces axes : « Les réseaux de soins n’ont d’autre choix que de s’immiscer plus directement dans le parcours de soins des assurés », analyse Xerfi. En renforçant leurs logiques d’orientation grâce à de nouveaux outils : autodiagnostic, télémédecine, prestations de prévention en entreprise. « Sauf qu’elles ne sont pas les seules à prétendre piloter les parcours de santé », précise l'étude. Enseignes, plateformes d’intermédiation, pouvoirs publics et même Ocam entendent également gérer ce pilotage.
« Les réseaux de soins devront donc sécuriser leurs sources de données tout en s’ouvrant à de nouveaux partenaires dotés de compétences complémentaires. A ce titre, le tiers payant est au cœur d’une nouvelle bataille », conclut l’étude Xerfi.
Le 100% santé n'extrait des réseaux que les équipements les moins onéreux et dans le grand marchandage qui a précédé, les Mutuelles ont du couiner si fort que le gouvernement à cédé sur les remboursements différenciés (pratique scandaleuse s'il en est).
Bref pour afficher sa réforme et afficher qu'il a tenu une "promesse" de campagne le gouvernement (en bon politique) a en échange remis les clefs du marché aux Mutuelles et leurs réseaux, dont on se questionne toujours sur l'utilité dans un marché hyperconcurrentiel, mais dont on est sûr des coûts de gestion ...
Et dire que nous sommes passés d'une soixantaine de codes LPP à des milliers ... Fortiche tout de même pour une gouvernement qui prône la simplification.