Diffusé ce mardi 27 février à 21h05, le reportage de 52 minutes de France 5 dresse un portrait de la filière, depuis la fabrication de verres et montures jusqu’aux magasins. Le document est disponible en avant-première sur le site de France Télévisions.
Le reportage démarre sur une belle séquence dans le magasin Coffignon dans le 8e arrondissement de Paris, qui a ouvert ses portes en 1928. C'est ici qu'on été conçues des montures de présidents de la République, depuis le général De Gaulle. Les lunettes sur mesure sont l'une de leurs spécialités, et donne une image attractive du métier d'opticien pour débuter ce 52'.
Un marché dynamique
Première constatation des journalistes : le marché se porte bien. Avec 7,2 milliards de chiffre d’affaires dans l’hexagone en 2022, 21 millions de paires de lunettes achetées et un des taux de progressifs les plus importants d’Europe, « la France serait médaille d’or pour son dynamisme dans ce secteur ».
« En plus d’être bien équipés, les Français sont aussi bien remboursés, surtout depuis la mise en place de la révolution du 100% Santé. »
De révolution en révolution
Direction le magasin Droit de Regard à Paris, « une petite révolution » selon les journalistes, et interview de son fondateur, Diego Magdelénat : « 100% de nos verres et montures entrent dans le cadre du 100% Santé. Cela permet à absolument n’importe quel Français quelle que soit sa situation, quelle que soit son histoire de vie, quelle que soit sa couverture sociale, de bénéficier d’une prise en charge totale ».
Ce qui est faux, comme nous le rappelions récemment dans un article intitulé « les oubliés du 100% Santé ».
Diego Magdelénat, fondateur de Droit de Regard @France5
Tous les opticiens ne proposeraient donc pas systématiquement le panier A ?!
S’en suit une courte et efficace explication du fonctionnement de l’offre panier A et panier B. « les Français ne se précipitent pas sur le panier A ». La raison : les opticiens ne le proposeraient pas.
En effet, dans plusieurs magasins parisiens que les journalistes testent en caméra cachée, les opticiens ont tendance à dénigrer ou cacher ces produits, et ne soumettent pas de devis panier A.
Bien entendu, ces quelques magasins visités ne sont pas représentatifs des pratiques - puisqu'en 2022 environ 16% des ventes comportent du panier A (monture ou verres ou les 2).
Des chiffres étonnants
Chez Droit de Regard, la question ne se pose pas : il n’y a pas de panier B. Selon Diego Magdelénat, 95% des montures et des verres vendus en France viennent d’Asie. Pour que son modèle économique fonctionne, Droit de Regard a « réduit au maximum le nombre d’intermédiaires, comme les marques. En revanche, les montures du panier A sortent des mêmes ateliers que ceux qui produisent les lunettes de marque ». Il saisit alors une monture en titane qu’il vend 30 euros, alors qu’elle vaudrait 350 à 400 euros chez les concurrents, explique-t-il. Même Edouard Philippe, qui fait un court caméo dans le reportage, porte une monture 100% Santé de chez Droit de Regard. L’ancien 1er ministre défend donc les produits importés de Chine tous les jours sur le bout de son nez !
Voyage en terre morézienne
Si les Français font attention à leur portefeuille, ils sont aussi très attachés à la fabrication française. Direction Morez, dans le Jura, et retour sur l’histoire de la lunette, dans une région qui était le cœur battant de la lunette mondiale pendant un siècle, fabriquant des millions de lunettes, jusque dans les années 1980 et délocalisation vers l’Asie. Certains ont su résister, comme l’entreprise familiale Thierry, dont on assiste à la production de montures en métal et en acétate.
L’école d’optique lunetterie de Morez est mise à l’honneur dans le reportage, avec des témoignages d’étudiants qui considèrent que le métier d’opticien est un métier d’avenir.
Le secteur de l’optique lunetterie assure 50 000 emplois directs et indirects @France 5
Réindustrialisation enclenchée
Plusieurs « grands noms » de l’industrie ont décidé de miser sur la fabrication française, 30 ans après les fermetures et les délocalisations.
C’est ainsi que le reportage nous emmène à Bazainville, sur le site de production de Codir. Pour fabriquer et approvisionner les 1 000 magasins Krys Group sous enseigne et quelque 2500 opticiens indépendants, l’usine emploie 400 employés et tourne 24/24h, 6 jours sur 7.
Si le pari de la relocalisation – facteur de démarcation - semble gagné, car le reportage nous explique que la transformation représente 90% du travail, et est faite en France.
Quelques initatives écologiques
Changement de décor pour parler écologie : le reportage nous emmène en Normandie, à la rencontre des cultivateurs de lin et de la marque Linotte (Inbô), qui fabrique des lunettes composées en grande partie de ces fibres végétales. L’entreprise qui les produit, et qui confectionne aussi des lunettes en bois, note une demande éco-responsable de plus en plus importante de la part des consommateurs.
Champs de lin cultivés en Normandie @France 5
Autre salle, autre ambiance : le Silmo 2023. Les journalistes sont allés à la rencontre de Carole Riehl, fondatrice du label écologique Optic for Good. Son but ? Identifier les marques éco-responsables, en mettant en avant la traçabilité des matériaux et la transparence des processus de fabrication.
« L’écologie dans le secteur de l’optique lunetterie commence à peine à se développer », note Carole Riehl.
Lunettes en bois, en lin, en coquillages, en marc de café, en métal recyclé… Le reportage met en avant des initiatives pour faire « entrer le secteur dans un cercle vertueux ». Si certains de ces matériaux sont utilisés depuis des années, aucune étude ne vient malheureusement montrer quelle place occupe les volumes de lunettes "écoconçues" par rapport aux autres.
Pour finir, le sujet nous emmène dans le Nord où se développe l’entreprise lilloise Zac, fondée par Ophélie Vanbremeersch et consacrée à la seconde main.
« Neuves ou reconditionnées, les 8 Français sur 10 qui portent des lunettes, peuvent désormais faire leur choix. Lunettes vraiment écologiques, montures françaises, ou bien 100% remboursées... en espérant qu'un jour ces 3 critères majeurs fassent la paire ».
De plus, dire que les montures à 30 euros et à 400 euros sortent des mêmes usines est trompeur. Déjà ce n'est pas forcément le cas pour toutes les marques. Mais surtout on créé une confusion malsaine dans l'esprit des gens consistant à faire croire que ce sont les mêmes produits et qu'ils se font donc arnaquer. Alors non faut arrêter avec cette idée là car même 2 produits sortant de la même usine peuvent être COMPLETEMENT différents. Car il existe un tout petit truc pas très important qui s'appelle le cahier des charges. Une usine peut très bien fabriquer des lunettes pas chères avec des matériaux ultra basiques et une seule étape de contrôle et de l'autre coté fabriquer pour une marque des lunettes à base de matériaux qualitatifs et nobles et avec 30 étapes de contrôle qualité. Ca aura beau sortir de la même usine ce sera PAS DU TOUT les mêmes produits.
Tout cela crée des confusions dans l'esprit des gens qui ne savent plus quoi croire à la fin. Cela dit le reportage a l'air à première vue d'être assez objectif en donnant la parole à des personnes très différentes.
Auncun respect pour ceux qui n'ont pas les moyens, rabaisser encore plus les gens pour qui ce n'est pas évident. Ce manque d'expérience et d'empathie m'a écoeuré.