Un opticien de Lyon (69) a été condamné jeudi 9 janvier 2025 par le tribunal correctionnel de Lyon après avoir exercé pendant plus de cinq ans sans avoir le moindre diplôme d'opticien. Une vingtaine de mutuelles se sont constituées parties civiles pour le remboursement des sommes versées dans le cadre des PEC.
Hakim X, 45 ans aujourd'hui, a travaillé pendant 20 ans en magasin mais n'a jamais obtenu son diplôme du BTS Opticien-Lunetier.
En octobre 2017, il décide d'ouvrir son propre magasin dans le 8e arrondissement de Lyon, "Les Opticiens Lyonnais", et embauche une jeune opticienne pour obtenir le conventionnement de la CPAM.
Une situation illégale pendant 5 ans
Deux mois plus tard, l'employée quitte l'entreprise suite à des désaccords avec son employeur.
Hakim continue pourtant son activité, embauchant d'autres salariés mais aucun opticien. Rappelons que les magasins d'optique ont l'obligation d'avoir au moins un opticien présent pendant les heures d'ouverture. Cette situation illégale a durée plus de 5 ans, jusqu'à l'intervention des forces de l'ordre le 25 mai 2023.
« Je suis rentré dans un engrenage »
À 2 reprises, Hakim a tenté de valider son BTS-OL, sans succès. « C'est un diplôme très difficile à obtenir, il faut avoir énormément de capacité d'assimilation, un peu comme un diplôme de médecin », explique-t-il à la barre de la 5e chambre du tribunal correctionnel de Lyon, le vendredi 6 décembre 2024.
Impossible pour le commerçant d'obtenir le diplôme, et impossible de recruter un salarié diplômé : « J'ai fait des recherches dans ce sens, mais j'ai été pris de court. Je suis rentré dans un engrenage où il fallait que je me débrouille tel quel », poursuit-il. « Avoir un employé est une denrée rare, c'est un métier qui souffre d'une pénurie de personnel diplômé ».
« L'opticien n'est pas seulement un vendeur de lunettes »
En guise de « preuve de sa bonne foi », son avocat rappelle que son client a « essayé tout du long d'être dans les clous ».
La présidente du tribunal, Catherine Bottin-Vaillant, n'est pas de cet avis : « quand on n'en a pas d'employés qualifiés, on ferme le magasin : c'est la loi. L'opticien n'est pas seulement un vendeur de lunettes : il a aussi une marge de manœuvre par rapport à la prescription de l'ophtalmologue », a-t-elle souligné. « Si un médecin vous proposait de vous opérer de l'appendicite mais que vous découvriez qu'il n'a pas de diplôme, vous iriez quand même ? », a-t-elle ajouté.
« Vous privilégiez l'activité commerciale à la dimension médicale ? »
Hakim répond que ces deux choses ne sont pas comparables. Il assure qu'il souhaitait avant tout « respecter la promesse faite aux clients », avançant un taux de satisfaction client de 100%. « Vous privilégiez l'activité commerciale à la dimension médicale ? », s'était alors étonnée la présidente.
Hakim estime avoir accumulé les connaissances et la pratique nécessaire pour faire fonctionner un magasin d'optique. « J'ai vingt ans d'expérience, j'ai travaillé pendant dix ans dans une institution française, le plus vieux magasin encore en activité. Je trouve qu'il y a une certaine injustice derrière tout cela : ce magasin, c'était tout pour moi, j'y étais plus de douze heures par jour, jusqu'à minuit », insiste-t-il. « L'expérience n'est pas compétence », rétorque la présidente.
Des dizaines de milliers d'euros dans les toilettes et le congélateur
Aujourd'hui bénéficiaire du Revenu de solidarité active (RSA), Hakim X était également soupçonné de blanchiment d'argent : près de 80 000 € en liquide avaient été retrouvés dans le congélateur et les toilettes de son domicile et dans ses toilettes. Hakim a expliqué au tribunal qu'il s'agissait d'un héritage familial.
Une lourde peine
Conformément aux réquisitions du parquet, Hakim a été condamné jeudi 9 janvier 2025 à deux ans de prison avec sursis et à trois ans d'interdiction de gérer une société.
Il devra, en outre, verser plus de 370.000 € à la vingtaine de mutuelles qui se sont constituées parties civiles et qui réclamaient l'indemnisation des remboursements versés à son magasin. « Ce sont des sommes que je ne pourrai jamais rembourser », avait-il prévenu à la fin de l'audience en décembre 2024.
Et il travaillait 12 heures par jour, parfois jusqu'à minuit !!! il a commencé à midi !
De plus, lorsqu'un.e diplômé.e fait partie de l'effectif de l'entreprise, chaque année, il faut justifier et faire signer par le diplômé pour informer la Caisse... il a donc fait des faux pour poursuivre son activité illégallement.
Malheureusement il n'y a pas assez de contrôles, j'ai moi-même connu un " faux opticien " qui excerçait depuis longtemps dans un magasin appartenant à une chaîne régionale, et quand cela a été découvert, il est parti ailleurs en laissant la place à un salarié diplômé... et le magasin à ce jour est toujours ouvert sans aucun procés !
L'article évoque que les mutuelles vont se faire rembourser, mais j''espère que la Sécurité Sociale le poursuive pour être remboursée des sommes versées indûmments !!!!
Comble du malheur de ce poooovre non seulement il triche parce qu'il n'a pas le diplôme, mais en plus, on trouve chez lui [...] € dans les toilettes et au congé[...] résumé, c'est de l'argent sale mis au frais ;-))))
Ce n'est décidément pas un enfant de coeur !
Merci à la Justice... même si il y a encore beaucoup à faire !