Depuis 2020, 804.000 PGE ont été octroyés pour faire face à la crise du Covid, dont 98 % sont des TPE-PME.
Au total, 143 milliards d'euros de PGE ont été octroyés depuis 2020.
Où en est-on 5 ans plus tard ?
« Le prêt garanti par l'Etat était là pour soutenir les entreprises, pas pour être un boulet », avait déclaré il y a 1 an Bruno Le Maire, ministre de l'Économie.
« À l’heure actuelle, le remboursement des PGE ne soulève pas d’inquiétudes particulières », explique la Banque de France. « Fin juin 2024, 62% des montants octroyés ont été remboursés et cette proportion est la même quelle que soit la taille d’entreprise ».
55 milliards d'euros restent encore à rembourser. La Banque de France estime que 3 milliards d'euros de PGE ne pourront jamais être remboursés.
À l'été 2024,
- près de 25% des entreprises ont intégralement remboursé leur prêt
- 56% en ont remboursé plus de la moitié de leur prêt
- 19% ont remboursé moins de la moitié. La plupart d'entre elles ont commencé à rembourser en 2022 et ont choisi l'étalonnement maximal jusqu'en 2026.
Selon le Syndicat des Indépendants et TPE (SDI), les entreprises qui n'ont pas remboursé intégralement leur prêt doivent en moyenne dégager 2000 euros par mois de PGE, et la majorité d'entre elles déclarent rencontrer des difficultés. Les chefs d'entreprises n'ont souvent d'autre choix que de réduire leur salaire, amputer les investissements, voire envisager le redressement.
En 2024, plusieurs centaines d'entreprises ont dû se rapprocher de la médiation du crédit (Banque de France) pour rééchelonner leur remboursement.
Quelle est la situation pour les magasins d'optique ?
C'est la question que nous avons posé à la Banque de France, qui nous a répondu ne pas détenir ce niveau de détail - et le ministère de l'Économie non plus.
D'après notre sondage lancé le 13 décembre 2024, vous êtes plus de la moitié à rembourser encore votre PGE (52%).
- 24% d'entre vous l'ont remboursé 1 an après l'octroi
- 11% l'ont remboursé entre l'octroi et fin 2024
- 13% d'entre vous ont des difficultés à honnorer le remboursement
Plus l’entreprise est petite, plus elle étale son remboursement dans le temps
La Banque de France constate que la taille de l'entreprise est un élément déterminant dans les remboursements : plus de 90% des TPE ont choisi une durée de remboursement supérieure ou égale à 3 ans contre « seulement » 83% des ETI.
Dans une interview aux Echos, Frédéric Visnovsky, le médiateur national du crédit à la Banque de France, indique que « le frein qui peut exister pour les dirigeants pour le remboursement, c'est que la renégociation avec les banques se fait au taux d'intérêt actuel. Alors que le PGE a été octroyé à un taux d'intérêt très bas, environ 1 %, avec une garantie à 90 % par l'Etat, on est aujourd'hui à 3 ou 4 %. Le coût financier est plus élevé. On peut en médiation obtenir jusqu'à quatre ans de plus de délai mais, en général, les banques accordent deux ans, avec un moratoire possible de six mois. Au tribunal, les plans peuvent aller jusqu'à dix ans de plus ». Et dans les tribunaux de commerce, le sujet du PGE revient régulièrement sur la table.
Il ajoute que « l'un des vrais points d'attention à avoir, c'est que les défaillances touchent des entreprises de taille de plus en plus importante et de plus en plus anciennes. Avant la crise, on comptait 3.000 PME-ETI en faillite, elles sont plus de 5.000 aujourd'hui, avec un impact sur les emplois passé de 150.000 à 250.000 emplois ».
Certaines professions sont plus touchées que d'autres, comme la construction qui a encaissé 850 millions d'euros de pertes sur ses PGE pour un taux de sinistralité de 6,93 %, ainsi que les activités immobilières (5,05 %).