Dans la continuité du rapport de l'Inspection générale des Affaires sociales (Igas) dévoilé le 11 septembre dernier, le Gouvernement oeuvre toujours à des solutions pour réduire les délais d'attente chez l'ophtalmologiste. En effet, Marisol Touraine qui a présenté récemment le Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2016 entend favoriser "le développement de l'offre de soins ophtalmologistes sans dépassement d'honoraires". Il prévoit ainsi de créer une aide destinée à soutenir la modernisation des cabinets d'ophtalmologistes, afin d'augmenter la prise en charge de nouveaux patients. De quelle manière ? Grâce à la mise en place d'un binôme composé d'un orthoptiste pour la pré-consultation et d'un médecin. "Ce type d'organisation permet en moyenne d'augmenter de 35% le nombre de patients accueillis par cabinet", fait savoir le Gouvernement.
L'optimisme est de rigueur et de son côté, le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) avait annoncé vendredi que "la résorption de la pénurie est en marche". Les délais passent ainsi à 38 jours en 2015 contre 45 jours en 2012* (-16% en 3 ans). Une tendance qui se confirme dans les situations d'urgence, notamment pour une baisse brutale de la vision (1 jour d'attente contre 2,5 jours il y a 3 ans) ou encore la suspicion d'un strabisme chez l'enfant (10 jours contre 27). « Entre 46 et 65% des patients inconnus du cabinet obtiennent un rendez-vous dès le premier appel », précise le syndicat.
Il explique cette évolution positive par trois leviers :
- le nombre de postes d'internes en ophtalmologie en augmentation de 50% en 5 ans ;
- le nombre de spécialistes en activité après 65 ans multiplié par 3 depuis 2010 ;
- et enfin, l'implantation importante d'ophtalmologistes étrangers.
Le Snof reste cependant prudent vis à vis du PLFSS 2016 : "C'est une nouveauté qui va dans le bon sens mais les modalités sont à préciser", commente le Dr. Bour, président du syndicat. "On espère que cet article va pouvoir évoluer", ajoute-t-il.
PS : à noter une déclaration du PDG de Carrefour parue dans les pages économiques du Figaro : il critique la demande permanente du gouvernement de low cost en vue de "redonner du pouvoir d'achat". Selon lui cela entraine un appauvrissement du tissu économique et une baisse des emplois qui génèrent encore plus de difficultés à consommer pour la population. Il recommande de mettre davantage en avant la qualité. Cependant sans impulsion des politiques, il ne voit pas comment sortir de la guerre des prix actuelle et du mirage des comparateurs de prix. Carrefour continuera donc quand même sur ce terrain... Mais je trouve intéressant que cette remarque vienne enfin d'un grand patron.