La sécheresse oculaire est une pathologie encore méconnue mais qui ne doit pas être sous-estimée : 9 millions de Français en souffrent aujourd'hui. Elle impacte la qualité de vie des patients, jusqu'à être perçue comme un réel handicap.
Des chercheurs australiens ont identifié la structure unique d'un composant clé de la couche lipidique du film lacrymal susceptible d'améliorer le traitement de la sécheresse oculaire. "Les lipides à longue chaîne ne représentent que 5% de la couche lipidique du film lacrymal, mais ils jouent un rôle important pour nos yeux. Sans ces lipides, notre vision du monde ne serait pas aussi satisfaisante", explique Stephen Blanksby, professeur de l’Université du Queensland qui a mené cette étude, selon nos confrères du site ScienceDaily.
La structure exacte de ces lipides a été déterminée grâce à la spectrométrie de masse (technique d’analyse qui permet la détermination des masses moléculaires des composés analysés ainsi que leur identification et leur quantification, ndlr). Les scientifiques ont passé la dernière décennie à peaufiner cette méthode pour caractériser les lipides. L’équipe du chimiste Michael J. Kelso, à l’Université de Wollongong, a réussi à synthétiser cette chaîne de lipides une fois leur structure exacte déterminée.
Les chercheurs australiens travaillent actuellement en collaboration avec Allergan, laboratoire pharmaceutique qui a cofinancé la recherche, afin d'incorporer ces lipides nouvellement synthétisés dans des gouttes ophtalmiques pour la sécheresse oculaire. « Ce type de découverte crée un cadre permettant de mettre au point des produits basés sur les composantes naturelles des larmes humaines et pouvant reproduire leurs caractéristiques. En créant des gouttes ophtalmiques qui reproduisent plus fidèlement le véritable film lacrymal, nous espérons ainsi alléger les effets secondaires des gouttes ophtalmiques », conclut Stephen Blanksby.