Cette découverte a été faite par des chercheurs de l’Université de Waterloo (Canada), de l’Université de Colombie-Britannique (Canada) et d’Auckland (Nouvelle-Zélande). Pour la première fois, elle démontre qu’une vision anormale peut affecter le développement des zones cérébrales supérieures, notamment responsables de l’attention. Une étude publiée dans le journal Investigative ophtalmology and visual science en octobre dernier.
L’amblyopie intervient généralement lorsque l’enfant développe une divergence oculaire ou une différence importante de réfraction entre les yeux.
Pour obtenir ces résultats, les chercheurs ont demandé à plusieurs groupes de patients à la vision normale, ou atteints d’amblyopie, de réaliser des exercices sur un écran d’ordinateur. Ils devaient focaliser leur attention sur un ensemble de points en mouvement uniquement visibles par l’oeil faible et ne pas se laisser distraire par d’autres points qu’ils ne pouvaient percevoir qu’avec l’oeil fort.
Une piste pour de meilleurs traitements
Conclusions : les patients ayant une vision « normale » et ceux ayant une amblyopie anisométropique (due à une réfraction inégale, ndlr) ont pu surmonter les interférences gênantes et suivre les points sans se laisser distraire. En revanche, les patients atteints d’amblyopie strabique ont été incapables de focaliser leur attention sur les points à suivre par leur oeil faible.
« L’oeil qui voit le moins bien est ouvert, la rétine est en bonne santé et envoie des informations aux cerveau, mais ces informations n’atteignent pas la conscience, car le cerveau choisit de ne pas les utiliser », concluent les chercheurs.
L’étude rappelle la nécessité de surveiller le développement d’une amblyopie strabique chez l’enfant. Elle permettra, selon ses auteurs, « de mettre au point de meilleurs traitements ciblant les processus cérébraux de haut niveau ».