Existe-t-il un lien entre la perte auditive liée à l’âge et la dépression ? C’est en tout cas ce qu’affirme une étude américaine qui a analysé un panel de 5 328 Hispano-Américains âgés de plus de 50 ans* (après avoir mené une pré-étude auprès d’autres communautés américaines), publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA). Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les données des tests auditifs des sujets ainsi que leur état dépressif potentiel.
« Plus la perte auditive est importante, plus le risque de symptômes dépressifs est grand »
Les spécialistes ont confirmé que le risque de dépression était multiplié par 1,44 pour chaque tranche de 20 décibels de perte auditive, après ajustement selon l’appareillage auditif utilisé, l’âge, le sexe, le niveau d’éducation, le mode de vie, les antécédents cardiovasculaires, l’origine géographique et la consommation d’antidépresseurs.
« Plus la perte auditive est importante, plus le risque de symptômes dépressifs est grand. Les personnes souffrant d’une perte auditive sévère ont un risque de dépression 4,3 fois supérieur à celui des personnes sans problème auditif », explique le Dr Justin Golub, otologue, neurologue et auteur principal de l’étude, rapporte le Quotidien du médecin.
Le Dr Justin Golub souhaite donner l’alerte et faire prendre conscience des conséquences d’une mauvaise audition : « La plupart des gens dans le monde ne traitent pas leur perte auditive liée à l’âge : ils l’ignorent simplement et ne reçoivent pas de prothèses auditives. Les plus de 60 ans devraient réaliser un test auditif et, en cas de perte auditive, se faire prescrire des appareils auditifs. Le dépistage ne comporte pas de risque et présente un bénéfice en termes de prévention de la dépression ».
*Données recueillies entre 2008 et 2011 aux Etats-Unis