Comme nous vous l'avions annoncé, Alcon a racheté mi-mars la société américaine Powervision, spécialisée dans les produits médicaux pour la chirurgie de la cataracte. Cette dernière se concentre sur le développement d'implants pseudo-accommodatifs à base de fluides, pour l'heure au stade expérimental.
Pour mieux comprendre les spécificités de ce type d'implants, Acuité a interrogé le Dr. Barbara Ameline, praticien hospitalier au centre hospitalier national d'ophtalmologie des Quinze-Vingts (CHNO).
« Les implants pseudo-accommodatifs s'ajustent en fonction de la distance à laquelle le porteur regarde. Ils permettent d'avoir le même comportement qu'un cristallin d'une personne âgée de 25 ans », explique à acuite.fr le Dr. Barbara Ameline. Ainsi, en fonction de la distance de vision, l'utilisateur « reçoit 100% de la lumière ». « La qualité optique est donc parfaite », résume l'ophtalmologiste.
Alcon va réaliser des essais cliniques importants
Toutefois, malgré d'importantes recherches, les entreprises ont jusqu'à présent échoué dans leur tentative. « Je suis sceptique sur l'efficacité à long terme des implants pseudo-accommodatifs. Mais il y a potentiellement un marché car les implants multifocaux ne conviennent pas à tous les patients et ne permettent qu'un compromis en terme de correction de la presbytie. Ces implants reposent sur le principe de la vision simultanée, c’est-à-dire qu’ils partagent la lumière perçue par l’œil », fait savoir la praticienne.
Les résultats intermédiaires à six mois de la société américaine Powervision sont probants grâce à la souplesse de l'implant et l'inventivité du système. « Six mois c'est une toute première étape. Je reste mesurée. Alcon va réaliser des essais cliniques importants. Leur objectif : étudier la faisabilité de la commercialisation des implants pseudo-accommodatifs qui pourraient un jour remplacer les équipements progressifs pour les aphaques », conclut le Dr. Barbara Ameline.