L’équipe du professeur japonais Koji Nishida de l’université d’Osaka a procédé à la première greffe de tissus cornéens artificiels. Ces derniers sont obtenus avec des cellules souches pluripotentes induites (iPS)*, autrement dit générées en laboratoire à partir de cellules somatiques et qui ont le potentiel de se différencier en n'importe quelle cellule du corps humain.

Alternative à la greffe de cornée

Cette greffe consiste à transplanter des couches de tissu cornéen de 0,05 mm d’épaisseur, ce qui présente moins de risques de rejets immunitaires que dans le cas d'une greffe classique et en fait une alternative intéressante pour les patients souffrant de maladies cornéennes.

Une première patiente

Une femme âgée d’une quarantaine d’années, souffrant d'un déficit en cellules souches épithéliales de la cornée, a pu bénéficier en juillet de cette technologie. Elle a reçu une greffe de 3 à 4 millions de cellules cornéennes, soit environ la quantité de cellules cornéennes d'une personne en bonne santé. Selon l’équipe médicale, « elle a quitté l’hôpital un mois après, sans qu’aucun problème n’ait été détecté à ce jour », et reste sous surveillance médicale.

Des résultats attendus

Comme prévu, afin de poursuivre l’étude, trois autres patients devraient être opérés dans le cadre de ce même essai clinique autorisé par le ministre de la Santé du Japon au mois de mars 2019. Si les résultats sont satisfaisants, « d’ici cinq ou six ans », des solutions médicales régénératives pourraient donc aboutir. Selon le Japan Times, « au total 1 600 patients attendent des dons de cornée au Japon ». Notons qu’il s’agit de la deuxième étude clinique à base de cellules souches iPS envisagée pour un traitement de pathologies ophtalmiques. La première, en 2014, menée par l’Institut Riken, visait la rétine.

 

* Les cellules iPS utilisées sont celles de donneurs.