Le vieillissement de la population et les habitudes de vie, notamment les heures passées devant des écrans, multiplient le nombre de personnes touchées par des problèmes de vue. Ainsi, dans les pays industrialisés, 67 % des habitants sont amétropes. Pour autant, porter des lunettes ne serait plus la seule solution possible… L’émission Future Mag d’Arte disponible en replay jusqu’au 22 janvier (à partir de 16'44) a fait le point sur l’arrivée d’une application sur smartphone et d’implants à valeur ajoutée.

Dans le cas de la presbytie, si l’œil est en cause, le cerveau l’est également. L’œil qui fait office de capteur ne parvient plus à saisir une image correcte qui est interprétée par le cerveau. L’une des parades consiste à l’entraîner à traiter une information dégradée. Comment ? Avec des exercices qui permettent de gagner en plasticité cérébrale à effectuer sur son smartphone. L’application nommée : « GlassesOff » a été développée et commercialisée par une société israélienne. Aux Etats-Unis, 100 000 personnes l’ont déjà téléchargés.

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GlassesOff met en avant des résultats encourageants et parle « d’un rajeunissement de la vision de 8 ans ». En suivant le protocole contraignant, soit 3 exercices visuels intensifs par semaine de 10 à 12 minutes pendant 3 trois mois suffisent à améliorer la vision de près. Des résultats à prendre avec précaution. Pour Catherine Albou-Ganem, chirurgien-ophtalmologiste à Paris, « la base scientifique est sérieuse, mais l’efficacité de la technique reste encore à démontrer par une étude plus large ». GlassesOff s’appuie, en effet, sur un échantillon de 30 personnes seulement dont la moyenne d’âge est de 51 ans.

Autre pathologie liée au vieillissement : la cataracte. Pour redonner une bonne vision au patient, il faut alors remplacer le cristallin devenu opaque par la pose d’un implant. Rien de nouveau jusque-là. Ces implants de nouvelle génération se composent aujourd’hui de 3 foyers qui améliorent la vue à toutes les distances. Le 8 janvier dernier, le Pr Pierre-Jean Pisella* a d’ailleurs évoqué ces implants à valeur ajoutée : les lentilles toriques, multifocales et multifocales toriques. « Dans tout ce que j’appelle la vision de près dynamique c'est-à-dire regarder son smartphone, lire son courrier ou écrire un chèque…, la personne va être dispensée de lunettes », fait-il savoir. Cette chirurgie de la cataracte en France se répand progressivement : sur les 700 000 opérations pratiquées par an, le volume de ces implants Premium est de 30 000, soit moins de 5%.

D’un point de vue économique, la Sécurité sociale rembourse la partie conventionnelle mais le surcoût est à la charge du patient. Plus concrètement, pour un implant torique, il faut compter de 60 à 100 euros par œil, environ 300 euros pour un multifocal et de 500 à 600 euros pour un multifocal torique.

*Lors d'une conférence de presse de la SFO (Société Française d'Ophtalmologie)