Aujourd'hui 24 mars, l'Autorité de la concurrence, saisie par le ministère de l'Economie, vient de condamner le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France) à une amende de 50 000 euros "pour avoir incité au boycott des opticiens membres du réseau Santéclair".
En 2003, la Maaf, membre de la plate-forme Santéclair, avait mis en place une initiative visant, sous certaines conditions, à renouveller sans ordonnance, dans les magasins affiliés, des lunettes de vue pour les personnes de plus de seize ans. "Lorsque la situation de l'intéressé ne nécessitait pas de consultation auprès d'un ophtalmologiste, la complémentaire santé remboursait 100 % du prix des lunettes de renouvellement acquises sans ordonnance" explique l'Autorité de la concurrence. Cette initiative de remboursement au 1er euro a été, en 2004, reprise par les AGF et MMA, également membres de Santéclair.
L'Autorité de la concurrence soutient sans ambages les réseaux
Selon l'Autorité de la concurrence, le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) a alors appelé, de décembre 2003 à avril 2004, "notamment par la voie de circulaires et de courriers", au boycott des opticiens ayant signé un contrat de partenariat avec Santéclair. "Il a en particulier incité ses membres à avertir les patients des risques qu'ils encouraient pour leur santé à traiter directement avec les opticiens sans passer par une visite chez l'ophtalmologiste".
"Les pressions du SNOF ont conduit un certain nombre d'opticiens à résilier leur convention de partenariat avec Santéclair et ont freiné la dynamique de développement de ces réseaux agréés pourtant favorables à la concurrence et aux intérêts des patients, comme l'a déjà souligné l'Autorité de la concurrence" souligne la décision.
C'est la deuxième fois que l'Autorité condamne des pratiques de ce type. En février 2009, le Conseil national de l'Ordre des chirurgiens-dentistes et plusieurs de ses conseils départementaux avaient été sanctionnés pour avoir incité les chirurgiens-dentistes à écarter un partenariat avec la société Santéclair. Le Snof peut faire appel de cette décision.
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