En 2018, les salariés français ont été absents en moyenne 18,6 jours selon le 11e Baromètre de l’Absentéisme et de l’Engagement*, soit un taux d’absentéisme moyen de 5,10%, en hausse de 8% entre 2017 et 2018. C’est deux fois plus que sur les années précédentes où il était de 4% entre 2016 et 2017. Une progression qui touche tous les secteurs, optique compris.
Absences « longue durée » : les jeunes générations plus impactées
Si l’absentéisme des salariés les plus jeunes est moins élevé que celui des salariés les plus âgés (l’absentéisme croît sans surprise avec l’âge des salariés), on constate toutefois une croissance de l’absentéisme longue durée, plus de 90 jours d’arrêt : +10% en moyenne par rapport à 2017. Surtout elle se révèle plus forte pour les salariés de moins de 40 ans (+23%) que pour les employés de plus de 41 ans (+9%).
©Baromètre de l’Absentéisme septembre 2019
Un phénomène à prendre en considération
Ce phénomène, aux proportions inédites, est encore trop peu pris en compte par les entreprises, au risque d’accentuer la tendance. Pourquoi les nouvelles générations sont plus absentes que leurs aînés ? Une partie de la réponse vient de la prise en compte accrue des maux liés au travail, qu’il s’agisse de maladie professionnelle, de conditions de travail difficiles ou d’épuisement professionnel. Changements de mentalités, de rapport au travail… Les nouvelles générations ne sont plus disposées à sacrifier leur santé au profit de leur travail, ce qui ne remet toutefois pas en cause leur investissement.
Comment lutter contre les absences longues ?
Si les actions peinent à se mettre en place… Il existe des leviers d’action allant de la réalisation d’une cartographie et d’un diagnostic des causes de l’absentéisme propres à l’entreprise, à une connaissance précise de ces types d’absences et des catégories de personnes concernées. Prévoir un entretien avec le manager au moment du retour et maintenir le contact durant l’arrêt est un point de départ essentiel. Selon cette étude, « 80 % des salariés interrogés perçoivent positivement le fait que l’entreprise prenne de leurs nouvelles durant leur arrêt de travail. » Prévenir les risques, évaluer la pénibilité est tout aussi important, car la souffrance au travail, qui peut venir d’un manque de reconnaissance, de l’absence de développement professionnel… sont aussi à prendre en compte.
*Baromètre coréalisé par AG2R La Mondiale et Ayming®-Kantar TNS. (1-étude quantitative en France en 2018 réalisée auprès de 46 615 entreprises du secteur privé employant 2 212 165 salariés sur tous les arrêts maladie et accidents du travail/maladies professionnelles, dès le 1e jour d’arrêt. 2-étude qualitative auprès de 1 002 salariés du secteur privé, conduite en mai 2019 par Kantar TNS.)