Après avoir estimé à -20% la baisse du PIB français pour le 2e trimestre 2020 lors de son précédent point de conjoncture le 27 mai, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) revoit pour la première fois ce chiffre à la baisse : -17%. « Moins pire » que prévu pourrait-on dire.
-12% en juin
L’institut donne également ses prévisions de perte d’activité économique mois par mois par rapport à une « situation normale » :
- -29% en avril
- -22% en mai
- -12% en juin
Source : Insee
Le commerce, représentant 10% du PIB, illustre bien la situation économique globale : sa perte d’activité en juin par rapport à la dite « situation normale » serait également de -12%. « La reprise est très nette depuis la mi-mai », constate l’Insee. Elle pourrait s’accélérer encore en juillet avec les récentes mesures poussées de déconfinement, notamment en Île-de-France.
Notre secteur confirme cette embellie tant du côté de la distribution, que des verriers. La reprise perdure au-delà des 2 premières semaines, considérées comme du rattrapage. Il faut s’en réjouir, même s’il restera des traces de ces fermetures forcées en fin d’année. Car 3 incertitudes demeurent face à ce retour progressif de l’activité économique.
Les mesures sanitaires auront-elles un impact important sur l’activité ?
Vous le vivez magasin : les conditions ont changé. Distanciation physique, désinfection des produits, masques, gel hydroalcoolique… Il n’est plus possible, pour l’instant, de recevoir en magasin autant de monde qu’à l’accoutumée. Sur le long terme, cela sera-t-il un frein pour retrouver une activité normale ? Aussi, l’Insee note que la production industrielle souffre d’une demande internationale toujours en berne avec des stocks conséquents à écouler.
Comment évoluera la consommation des ménages ?
La sortie du confinement a provoqué un rebond de la consommation des ménages. Son niveau se situerait en juin à -5% par rapport à une période normale d’activité selon l’Insee, mais il varie selon les types de dépenses : l’achat de biens manufacturés est en hausse quand celui de carburant peine grandement à retrouver son niveau d’avant. La question du chômage se pose également : si le nombre de sans-emplois augmente, on peut prévoir une baisse de la consommation. Cela reste une des préoccupations majeures du gouvernement.
La situation sanitaire va-t-elle se dégrader de nouveau ?
Difficile de savoir. Certains spécialistes craignent toujours une 2e vague, et les quartiers reconfinés de Pékin peuvent ne pas rassurer. Mais d’autres pensent que l’épidémie est bel et bien derrière nous en France. L’été passera, et ensuite ? Faut-il craindre pour l’automne ? Pas d’optimisme, pas de pessimisme. Juste de la patience.
En attendant, l'activité engrangée depuis le 11 mai est un atout pour reconstituer la trésorerie, hors PGE.