Un amendement au projet de loi « Ma Santé 2022 », autorisant les orthoptistes à adapter dans le cadre d’un renouvellement, les prescriptions médicales de verres correcteurs et de lentilles de contact, a obtenu le feu vert des députés en 1re lecture à l’Assemblée nationale. Objectif : étendre leurs prérogatives selon les mêmes critères et conditions que les opticiens. Depuis le décret d’octobre 2016, ces derniers peuvent renouveler un équipement et adapter la correction dans le cadre d’une ordonnance valide pendant 5 ans (pour les porteurs de 16 à 42 ans) et 3 ans (pour les patients plus âgés).
« Nous avons eu le soutien de quasiment tous les groupes parlementaires. Plus de 100 députés ont signé cet amendement », a confié à acuite.fr Laurent Milstayn, président du Syndicat national autonome des orthoptistes (SNAO). Et de poursuivre : « Après 10 ans de combat et 6 mois de travail acharné, je suis à la fois heureux et soulagé. J’espère que l’on va aller au bout ».
Si l’amendement est adopté selon les mêmes termes au Sénat en mai prochain, les patients pourront donc « bénéficier d’une ordonnance de renouvellement et d’adaptation des verres établie par un orthoptiste ». « Résultat : un gain de temps et d’argent car les patients n’auront pas besoin d’une nouvelle consultation chez l’ophtalmologiste. Dans certaines régions, certains attendent des mois ou une année avant d’obtenir un rendez-vous chez un praticien », nous a fait savoir Laurent Milstayn.
Les orthoptistes en cabinet d’ophtalmologiste seraient également concernés par ce texte. En accord avec l’ophtalmologiste, ces derniers pourront également le cas échéant adapter les corrections optiques.
Pour rappel, l’élargissement des compétences des orthoptistes comme celles des opticiens a été réclamé par la Cour des comptes dans son rapport annuel sur l’application des lois de financement de la Sécurité sociale publié en octobre 2018.
A l’heure actuelle, les orthoptistes peuvent réaliser un bilan visuel dans le cadre du renouvellement ou de l’adaptation des corrections optiques, mais ils sont tenus de renvoyer le patient chez l’ophtalmologiste pour obtenir une nouvelle ordonnance.