1992-2017, un pas de géant pour le groupe Reflex qui fête cette année ses 25 ans. Créateur de logiciels de gestion pour opticiens, la société s'adapte à l’évolution du cadre législatif (généralisation du tiers payant, certification des logiciels points de vente...). Cette année, elle fera également son grand retour au Silmo. Rencontre avec Stéphane Hillairet, directeur commercial et technique.

Acuité : Comment est né le groupe Reflex ?

Stéphane Hillairet : Reflex est une histoire française. La société est née en 1992 près de Dreux, des mains de Daniel Mansion et Vincent Lubin, que Thierry Monnier et moi-même avons rejoints quelques mois plus tard. Nous avions alors un seul logiciel, Cristallin.

Déjà à l’époque, ce produit avait l’avantage d’être en couleur et les mises à jour se faisaient par disquettes envoyées chez les clients. Très vite grâce à une équipe dynamique, nous avons atteint un nombre de clients conséquent. Nous comptions 1 000 points de vente équipés en 1995.

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Gestion du stock - Logiciel Cristallin

A. : Vous avez ensuite opéré plusieurs acquisitions.

S.H. : En 1998, nous avons racheté la société Exec basée à Montpellier et son logiciel Vision. Une quinzaine de personnes est venue doubler l’effectif de l’entreprise et une antenne supplémentaire a été installée à Troyes afin de nous positionner sur toute la France. Début 2000, les équipes ont lancé un 3ème produit « Irris », un gros succès avec 2 500 clients à son apogée. En 2005, nous avons aussi racheté WinOptics, société belge, et son concept de logiciel téléchargeable sur Internet. Enfin en 2011, nous avons sorti notre bestseller actuel MyEasyOptic.

A. : Comment qualifierez-vous votre évolution ?

S.H. : C’est un pas de géant ! Entre les premiers logiciels et ceux d’aujourd’hui, c’est incomparable. Nous avons été précurseurs dans un certain nombre de domaines : intégration de catalogues électroniques, EDI, gestion de la prise en charge électronique... Nous sommes en constante évolution en lien avec le marché et les mouvements du cadre législatif.

A. : Plus récemment vous avez été racheté par l’américain Eyefinity. Quelles sont les implications ?

S.H. : Notre rachat par Eyefinity en janvier 2015 n’a pas d’impact direct sur le groupe. Cette opération leur permet simplement d’être présents sur tous les continents, et d’être le leader mondial sur le marché du logiciel de gestion pour opticien. En contrepartie, ils nous apportent des moyens techniques et humains supplémentaires mais nous restons en complète autonomie. Nous pouvons aussi discuter plus facilement avec des centrales ou des groupements, car nous avons une plus grande représentativité : 30 000 magasins dans le monde dont 3 700 en France et 300 en Belgique, Luxembourg, Suisse et Nord-Maghreb. C’est une dynamique positive.

A. : Eyefinity appartient au groupe VSP. Doit-on s’attendre à l’arrivée du géant américain sur notre marché ?

S.H. : Les systèmes de santé américain et français sont très différents. Cependant, VSP propose déjà une offre d’assurance « garantie » pour des équipements optiques avec une enseigne française. Mais ce modèle, qui peut fonctionner avec un groupe de plusieurs centaines de magasins et une communication nationale, ne peut pas s’appliquer sur notre clientèle, composée à 80% d’indépendants.

A. : Comment se structure le groupe aujourd’hui ?

S.H. : Nous avons 3 produits qui couvrent l’ensemble des besoins :

  • Irris est multi-magasins avec un positionnement moyen-haut de gamme. Il peut équiper jusqu’à une vingtaine de postes en local. Son tarif moyen est de 4 000 à 5 000 euros, clés en main (licence, déplacement, installation, formation sur site et maintenance).

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Etat civil - Irris

  • Dans la même logique technique, WinOptics répond au mono-magasin pour 6 à 7 postes en local. Le logiciel se télécharge sur Internet. La licence, à payer une seule fois, est à 995 euros HT avec des options (maintenance, formation...).

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Fiche client - WinOptics

  • Enfin, MyEasyOptic avec son mode hébergé peut équiper un ou plusieurs magasins qui travaillent sur les mêmes bases. Il est disponible en abonnement mensuel à partir de 55 euros HT ou l'opticien peut payer en fonction des besoins de son point de vente.

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Page d'accueil - MyEasyOptic

A. : Il y a deux dossiers législatifs en cours avec la généralisation du tiers payant et la certification des logiciels point de vente. Comment accompagnez-vous vos clients ?

S.H. : Concernant le tiers payant généralisé sur la part RO d’ici le 1er décembre prochain, nous allons faire de la pédagogie auprès de nos clients. Ils ne sont plus que 25% à ne pas le pratiquer.

Mais le plus gros dossier va être celui de la loi de Finance, qui oblige dès 2018 tous les commerçants à utiliser un logiciel point de vente certifié. Pour nos 3 logiciels, les clients à jour de leur maintenance accéderont via une simple mise à jour à la dernière version de leur logiciel répondant à cette loi et se verront remettre une attestation de conformité.

A. : Qu’est-ce que cette mise à jour changera pour les opticiens ?

S.H. : Les opticiens devront désormais s’identifier pour utiliser le logiciel. Il y aura ainsi plus de contrôles à chaque étape avec une demande d’authentification. Tous les mouvements seront tracés de A à Z mais ce sera presque transparent dans l'utilisation.

A. : Quels sont vos autres projets pour 2017 ?

S.H. : Nous allons communiquer autour de nos 25 ans. L’objectif est de remercier nos clients de leur fidélité. C’est pourquoi nous serons présents au Silmo cette année, du 6 au 9 octobre. L’année sera festive, ponctuée de promotions.

Enfin, nous travaillons sur une nouvelle version de WinOptics, pour apporter de nouvelles fonctionnalités courant 2018. Il sera relooké, plein écran quel que soit le format, multi-tâches, multi-catalogues, et apportera bien d’autres évolutions…