Vous êtes un certain nombre d'Acuinautes à nous avoir alerté quant aux informations qui circulaient ce week-end sur Optic 2000, suite à un courrier envoyé à leurs adhérents. Dans une période instable, avec des fermetures annoncées de points de vente, vous vous interrogez, de façon légitime, sur la santé financière du n°1 français de l'optique de détail.
Interprété par certains fabricants et opticiens comme un redressement, le groupe a en réalité lancé une procédure de sauvegarde* auprès du Tribunal de Commerce de Nanterre, qui a été acceptée le 13 janvier dernier. Selon les informations que nous avons recueillies, les dirigeants ont souhaité ainsi réaliser un acte technique de gestion afin de protéger l'entreprise en attendant les résultats d'un procès en appel.
Optic 2000 vient en effet d'entamer une procédure de recours suite à une condamnation de 29,5 millions d'euros par le Tribunal de Commerce de Paris pour « optimisation de factures », dans une affaire l'opposant à Optical Center depuis 2008. L'enseigne de Laurent Lévy avait, à l'époque, attaqué plusieurs noms de l'optique : Alain Afflelou a été condamné à 1,2 million d'euros pour concurrence déloyale et détournement de personnel (il s'agissait de constats établis dans des succursales, ndlr). A l'inverse l'action d'Optical Center contre Krys a été rejetée, alors que le dossier était en tous points identiques (Krys est un groupement coopératif comme Optic 2000), retenant la non responsabilité de la coopérative par rapport à des actes commis ou supposés commis par des adhérents commerçants indépendants. Face à la concurrence, le résultat du procès Optical Center / Optic 2000 apparaît comme un montant colossal. Notons également que le jugement contre Atol n'a pas encore été rendu.
Toutefois, selon les informations recueillies, la situation financière de l'enseigne n'est pas en péril. Acuité a pu constater sur le site societe.com que le bilan 2013 fait état d'une trésorerie confortable avec 32 millions d'euros de fonds propres. Nous allons interroger les dirigeants et reviendrons vers vous, dans la journée, avec des précisions complémentaires.
*La procédure de sauvegarde est une mesure qui protège les entreprises en difficulté en suspendant le paiement de dettes à l'ouverture de la procédure. Elle concerne les entreprises qui ne sont pas en cessation de paiement, contrairement à la procédure de redressement judiciaire. Elle permet notamment à une société qui aurait une dette, mais qui pour autant serait en mesure de la rembourser, d'obtenir par l'intermédiaire du Tribunal de Commerce un étalement de cette dette sur une durée de 2 à 9 ans.