En cette rentrée, le reste à charge zéro est à nouveau au cœur de l’actualité. Jean-François Tripodi, directeur général de Carte Blanche, André Balbi, président du Rassemblement des opticiens de France (Rof) étaient invités de l’émission « Prenez la parole » de Sud Radio*. Les 2 intervenants ont débattu sur 2 questions liées à la réforme du RAC 0 : L’augmentation des cotisations des Ocam et la transparence des remboursements.
Pour Jean-François Tripodi, la hausse des cotisations est jugée « inéluctable ». La raison ? La hausse de la consommation avec la mise en place du RAC 0 attendue en audioprothèse dès 2019. « Le gouvernement a expliqué que l’optique allait compenser le coût notamment de l’audio, ce n’est pas vrai. Dans l’optique, le surcoût de remboursement est de l’ordre de 70 millions d’euros alors qu’il va dépasser les 600 millions d’euros en audio. Des centaines de milliers de personnes vont désormais s’équiper d’un appareil auditif. C’est très bien pour la santé publique, mais ça ne va pas être gratuit », explique-t-il.
André Balbi, président du Rassemblement des opticiens de France (ROF) conteste cette analyse : « Je ne comprends pas que l’on parle d’augmentation des tarifs (des Ocam, ndlr). Sur l’optique, il y aura un solde d’économies important, évalué pour notre part aux alentours de 200 millions d’euros ».
Toutefois, pour le président du Rof, la réussite de cette réforme ne pourra se faire qu’avec d’autres évolutions. Notamment la généralisation du tiers payant. « Il faut que ces offres soient réellement sans reste à charge, c’est-à-dire que les Français ne déboursent pas 1 euro quand ils achètent leurs lunettes, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui », affirme André Balbi.
L’échange s’est poursuivi sur la transparence des remboursements. Un opticien a interpellé Jean-François Tripodi sur ce sujet : « Lorsqu’un client appelle sa mutuelle pour obtenir ses garanties, on ne les lui donne pas. De facto, il va préférer une offre à RAC 0 plutôt que de voir si son contrat peut lui permettre d’avoir des verres avec par exemple un antireflet lumière bleue ou une monture de meilleure qualité. Un opticien qui n’est pas agréé Carte Blanche ne pourra donc pas connaître les garanties de son client qui a décidé de se rendre chez le professionnel de son choix ».
Réponse du directeur général de Carte Blanche : « 50 millions de personnes sont couvertes aujourd’hui par les réseaux. L’opticien bénéficie en temps réel de l’information sur la prise en charge par la complémentaire santé. Pour le reste, nous n’avons pas cette capacité à contrôler, réguler, suivre l’acte de vente. Il est donc recommandé à nos complémentaires santé de ne pas fournir l’information pour qu’il n’y ait pas une optimisation », fait savoir Jean-François Tripodi.
En total désaccord, André Balbi a déclaré que « la connaissance de la couverture est un droit de l’assuré. Avant de réaliser son équipement, il doit y avoir accès pour éviter un reste à charge subi. Les opticiens donnent la transparence sur les verres et l’équipement, les complémentaires doivent donner la même transparence sur la couverture ».
Avant de conclure son intervention avec l’autre sujet que le Rof continue à défendre auprès des pouvoirs publics : la suppression des remboursements différenciés. « Aujourd’hui 1 euro de cotisation n’a pas la même valeur partout, à cause des réseaux de soins. Le rapport Igas a montré les inégalités d’accès aux soins dues aux réseaux et on milite pour que le remboursement soit le même chez tous les opticiens, comme dans le cadre du 100 % santé », conclut André Balbi.
*Luis Godinho, président de l'Unsaf (Syndicat National des Audioprothésistes) a également participé à cette émission.
La hausse des cotisations qui est inéluctable, EST UNE OPTIMISATION!!!!!!!!!!