Lundi matin, nous vous avons détaillé les discussions qui ont eu lieu à l’Assemblée nationale concernant des amendements au PLFSS 2021. Parmi les sujets majeurs : le remboursement différencié et le tiers-payant. Un des amendements rejetés proposait que les contrats solidaires prennent systématiquement en charge la prestation d'adaptation par l'opticien dans le cas du renouvellement des ordonnances. Suite aux votes qui ont été effectués, André Balbi, président du Rassemblement des opticiens de France (Rof), a réagi.
« La prestation est la même, donc la prise en charge doit l’être aussi »
« Nous voulons une prise en charge à 100% de la prestation d’adaptation, qui coûte 10 euros », explique André Balbi. « Selon le Rof, les bases de remboursements de la Sécurité sociale doivent être identiques selon que cela débouche sur un équipement de panier A ou de panier B. Pourquoi ? Parce que la prestation intervient en amont, avant que le porteur ne choisisse son équipement. Qu’il soit de panier A ou de panier B, la prestation est la même, donc la prise en charge doit l’être aussi. »
Il poursuit : « Aujourd'hui un certain nombre d'opticiens ne font pas de prise en charge pour cette prestation. Pourtant la Sécurité sociale va totaliser ces actes et, si le nombre est insuffisant, la profession risque d'être pénalisée dans la réalisation de cette prestation. »
Une volonté d'encadrer les remboursements différenciés
Le syndicat avait choisi de pousser plusieurs amendements lors de ces sessions à l’Assemblée nationale. « Il y avait des sujets à insérer dans le débat », poursuit André Balbi. Il s’agit surtout de propositions issues du rapport Igas, à propos de la télémédecine, la durée de validité des ordonnances et la primo-prescription. « Ils ont été rejetés, mais nous les avons, au moins, proposés sous forme de débat. Ces sujets reviendront au Sénat. »
Concernant le remboursement différencié, le président du Rof indique que le syndicat a souhaité « choisir une option réaliste : encadrer la pratique à défaut de pouvoir la supprimer ». Si les amendements ont tous été retoqués, André Balbi est formel : « Le sujet va continuer. C’est un marathon et cela passera un jour. »
Le tiers-payant : « aucune raison » pour qu'il ne fonctionne pas
Le Rof se félicite de l'inscription dans le PLFSS 2021 du tiers-payant intégral pour les équipements 100% Santé. « Cela devait arriver », affirme André Balbi. « C’est un sujet d’accès au soin, pas de concurrence entre les Ocam. Olivier Véran est, comme le Rof, favorable au tiers-payant. »
Rappelons que l’amendement prévoit cette obligation de tiers-payant sur les équipements de panier A à partir du 1er janvier 2022. Une date un peu trop éloignée pour le Rof, mais qui a néanmoins un avantage : « Il n’y aura aucune raison pour que les Ocam disent qu'il leur manque du temps pour la mettre en place. »