« Les mutuelles ont déjà augmenté et l’État leur demande la restitution de cette somme », avait expliqué la ministre de la Santé Catherine Vautrin la semaine dernière au micro de BFMTV-RMC, avant d'ajouter : « Est-ce qu’on peut laisser les mutuelles augmenter d’une somme qui n’a pas à être compensée puisque nous ne déremboursons strictement rien ? »
Cette somme parle la ministre a été évaluée à 1 milliard d'euros, comme nous vous en parlions il y a quelques jours.
Pourquoi cette hausse, et pourquoi ce prélèvement souhaité par l'Etat ?
Les hausses des cotisations mutuelles en 2025, de l'ordre de 6% en moyenne, étaient justifiées par les Ocam par l'explosion des coûts du 100% Santé (principalement en audio et dentaire) et la hausse du prix de la consultation médicale qui a augmenté fin décembre pour les généralistes et plusieurs spécialités.
Dans sa déclaration, le gouvernement sous-entend que les Ocam auraient anticipé l'augmentation du ticket modérateur, effectivement prévue dans le PLFSS 2025 mais qui n'a, pour le moment, pas vu le jour suite à la démission du gouvernement Barnier.
Gouvernement VS Ocam VS UFC-Que-Choisir
Si Catherine Vautrin souhaite une augmentation temporaire de la Taxe de solidarité additionnelle (TSA) pour "récupérer" une part des hausses de cotisations des mutuelles, une autre voix s'élève : celle de la présidente de l'UFC Que Choisir, Marie-Amandine Stévenin, qui s'insurge que l'argent ne soit pas rendu aux assurés :
« L’UFC-Que Choisir s’oppose vivement à cette taxe, qui ne constitue en rien une réponse directe au préjudice financier subi par les consommateurs. Le seul correctif qui serait juste est simple : imposer aux complémentaires santé d’adapter les cotisations prévues pour 2025 en les baissant dans les plus brefs délais ! Ce sont les cotisants en 2025 qui subissent des tarifs surévalués, ce sont les cotisants en 2025 qui doivent bénéficier d’un retour à la normale de leurs cotisations ».
2025 s'annonce encore une fois comme une année de bras de fer entre le gouvernement et les Ocam.
