Alors que nous vous parlons depuis plusieurs années déjà du phénomène de concentration dans le secteur des Ocam, le mouvement s'accélère en vue de la généralisation de la complémentaire santé d'entreprise d'ici au 1er janvier 2016. Selon le site newsassurancespro.com, environ 700 000 TPE sont concernées par la mesure, « soit environ 4 millions de salariés auxquels s'ajoutent les ayants-droits ». Le potentiel de ce marché apparaît donc conséquent. Comme pour notre filière entrée en mutation, une importante transformation s'opère pour les Ocam. « En 25 ans d'assurance, il n'y a pas eu autant de modifications et de projets de loi que durant le deuxième semestre 2013 », nous confiait Marianne Binst, directrice générale de Santéclair, en janvier dernier.
Effervescence dans le secteur des Ocam
Ainsi, tous les intervenants du marché se tiennent dans les starting-blocks pour proposer leur nouvelle offre santé. Il leur faut toutefois attendre la publication des différents décrets d'application relatifs aux contrats solidaires et responsables, comme entre autres la définition des minima et maxima pour les remboursements de l'optique. « C'est une course de vitesse qui est en train de s'engager, indique Laurent Ouazana, directeur général de Ciprés Vie et secrétaire général du Syndicat 10, à nos confrères de newsassurancespro.com. Au-delà des acteurs traditionnels, de nouveaux intervenants se positionnent sur ce marché de la « petite collective », en transformant leur business model et en formant leurs équipes. Autre tendance : la généralisation des sur-complémentaires dans les entreprises alors que les nouvelles modalités des contrats responsables sont attendues ». A ce sujet, près de 50% des Français pourraient y avoir recours pour augmenter leur niveau de remboursement, selon le Baromètre Deloitte-Ifop publié début mars.
Il faut également noter que « beaucoup d'organismes, et en particulier les mutuelles “45”, risquent de se retrouver en difficulté en 2016 s'ils n'ont pas trouvé la bonne alliance d'ici là », prévient Jacques Nozach, du cabinet Actuaris, auprès de nos confrères des Echos. Un enjeu supplémentaire qui vient s'ajouter au phénomène de concentration déjà observé depuis quelques années et qui pèse sur le nombre de mutuelles santé. « II y en avait encore plus de 800 en 2007, d'après les données du Fonds CMU. Il n'en restait plus que 512 cinq ans plus tard », souligne le quotidien économique.
De nouveaux rapprochements annoncés
Preuve de l'effervescence sur ce marché, plusieurs annonces ont été faites ces derniers jours. Les organismes les plus fragiles sont à la recherche « d'une plus grande solidité financière en vue des nouvelles règles de solvabilité » et affichent leur « besoin de diversification ou de services nouveaux ». Ainsi selon les Echos, « début mars, Identités Mutuelle, la Mutuelle Familiale et le groupe Entis Mutuelles ont annoncé la création d'une union de groupe mutualiste ». Le nouvel ensemble « Umanens » représente « plus de 1 million d'assurés et 550 millions d'euros de cotisations ». Un second rapprochement d'envergure devrait faire parler de lui prochainement s'il se concrétise : « AG2R La Mondiale étudie une fusion de sa mutuelle Primamut avec ViaSanté, sixième mutuelle interprofessionnelle française très bien ancrée dans le Sud-Ouest (210 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 415 000 personnes protégées), écrivent nos confrères économistes. De sources concordantes, il est envisagé que cette dernière absorbe Primamut - 245 millions de chiffre d'affaires pour 385.000 personnes couvertes - pour devenir la mutuelle du groupe AG2R La Mondiale ». Enfin, la MGET (Mutuelle Générale Environnement & Territoires) serait prête à rejoindre le groupe MGEN, l'une des plus grandes mutuelles françaises. Ce projet devrait être soumis à leurs assemblées générales en 2015.
