Nous nous sommes rendus lundi 20 mai au sein du centre de développement et de production de BBGR, situé à Provins (77). Depuis 2012, tous les verres produits sur le site sont labellisés Origine France Garantie (OFG). 300 personnes travaillent dans l’usine et pour la fabrication d'un verre optique, au moins 30 personnes pour 30 à 50 étapes sont nécessaires. Le laboratoire mise sur l'équilibre entre l'humain et la robotique.
« Nous sortons 21 millions de verres par an en utilisant les toutes dernières technologies avec un parcours qui a été conçu pour apporter un maximum de satisfaction au client. Notre production éco-responsable s'inscrit dans la volonté de réduire la production de déchets, la consommation d'eau et de favoriser le recyclage », explique en préambule Olivier Chupin, président BBGR - Nikon Verres Optiques France.
Les chiffres l'attestent : entre 2015 et 2018, la consommation en eau pour fabriquer un verre sur le site de Provins a été réduite par 3 en passant de 16 à 5 litres par verre.
Le site se divise en 4 grands pôles : le centre logistique comprenant notamment le stockage de semi-finis (10 000 références), 70 000 références de verres finis, 10 000 articles montures et des outils marketing, l'atelier surfaçage et les ateliers de traitements et de finitions. (Voir notre Photoreportage).
Allier performance et production éco-responsable
Le laboratoire a récemment renforcé ses investissements. A commencer par les machines de blocage et de déblocage sans alliage ART (« Alloy Replacement Technology ») développées par Satisloh, leader mondial des équipements de prescription optique.
Leur particularité : remplacer l'utilisation du métal fusible (contenant du plomb et du cadmium) par de la colle UV entre la pièce de blocage et le verre. Autre avantage : le film de protection n'est plus nécessaire pour protéger la face avant du verre. « Nous disposons d'un système de reconnaissance vidéo assurant une précision de blocage optimale. Le nombre d'erreur de centrage est ainsi divisé par 5 », fait savoir Franck Paggetti, directeur des opérations chez BBGR. Et de poursuivre : « l'utilisation de cette combinaison de matériaux synthétiques élimine les substances dangereuses telles que les métaux lourds ce qui favorise la protection de l’environnement ».
De son côté, la nouvelle machine Losma est utilisée pour centrifuger les effluents industriels de surfaçage (copeaux + eau). « L'eau est ainsi filtrée et réutilisée, les copeaux sont compactés (réduction du volume des déchets) », précise Franck Paggetti. BBGR souhaite passer sous le seuil des 0,5 litre/verre sur l'étape de surfaçage (vs plus de 1 litre/verre en 2015).
L’usine est par ailleurs en train de tester une nouvelle machine Satisloh de polissage (75 verres/heure contre 16 verres/heure actuellement). Mais la performance passe également par l’humain. A titre d’exemple, le poste de coloration reste 100% manuel.
A noter également que le télédébordage constitue une demande grandissante du client. « Plus de la moitié des verres livrés seront détourés d’ici 2 à 3 ans », précise Olivier Chupin.
Des formations pour les opticiens
Sur le site de Provins, un nouvel espace dédié à la marque Nikon, commercialisée par BBGR depuis 2016. Innovation, communication et expression de la marque en magasin sont les 3 thématiques mises en avant par le verrier. « Tous les premiers lundi de chaque mois, nous organisons des formations techniques pour les opticiens sur les produits et sur la marque Nikon », détaille Prûne Marre, directrice marketing BBGR – Nikon Verres Optiques France.
Cet espace comprend des démonstrateurs pour valoriser auprès des clients les nouveautés : le verre progressif Presio Master 2 Infinite, le traitement antireflet SeeCoat Bright UV et les verres Myopsee, un double asphérique.
Espace dédié à la marque Nikon
Au mois de mars, le verrier a également lancé une application nommée « Eye Learn » pour faire découvrir sur un mode ludique les produits et l’environnement Nikon. « Nous mettons en place des outils pour développer l’expertise des opticiens en vue de la réforme 100% Santé au 1er janvier 2020. Toujours dans cette logique, nous allons lancé un nouvel outil au mois de juin afin que l’opticien puisse expliquer la différence entre le panier A et le panier B (marché libre) », conclut Prûne Marre.