Depuis janvier 2016, le verrier allemand est sorti des réseaux de soins. Acuite.fr est allé à la rencontre de Cédric Morel, directeur commercial France. Peu connu sur le marché français, nous avons voulu connaître les raisons. Interview. 

Acuité : Pouvez-vous nous présenter OptoVision ? 

Cédric Morel : Nous fabriquons des verres de milieu et haut de gamme depuis 36 ans avec un siège et un seul site de production basé à Langen, au sud de Francfort (Allemagne). Nous n'avons pas de délocalisation de production, ce qui garantit la traçabilité des produits et le made in Germany. Autre point fort : l’un des sites les plus modernes en Europe en matière de fabrication avec des lignes de production numériques semi ou entièrement automatisées.

OptoVision a bâti sa réputation sur son savoir-faire qui s’est surtout concentré sur la méthode de fabrication freeform qui a fait la réputation d’OptoVision sur le marché européen. Notre cahier des charges est exigeant sur ce type de réalisation avec un grand choix de courbure de base et un niveau de contrôle très élevé pour proposer des produits performants. 

A. Depuis combien de temps OptoVision est implanté en France? 

C. M : L'implantation s'est faite il y a un peu plus de 8 ans par le biais d'un opticien-optométriste alsacien qui a assuré la distribution des verres sur la France. Nous avons ensuite mis en place la structure OptoVision France en 2009 et nous avons créé une entité juridique française en janvier 2014. 

A. Quel est la capacité de production en Allemagne? 

C. M : Le site de langen, c’est 350 personnes qui travaillent 7 jours/7 avec environ 6000 verres de fabrication par jour, 9000 verres de stock par jour et environ 2500 verres télédétourés par jour. En effet ce service est complètement dans les moeurs des opticiens allemands. Nous gérons environ 200 « Privat Label » en Europe, ce qui permet une approche différenciée.

A. Qu'en est-il des délais de livraisons pour les verres de stock et de fabrication ? 

C. M : Le respect des délais est garanti à plus de 98,5 %. Nous envisageons de mettre en place au premier trimestre un stock de verres en France. Mais à l'heure actuelle, lorsque l'opticien commande ses verres de stock avant 14h, il est livré le lendemain. Pour la  fabrication, notamment les progressifs freeform, il faut compter 3 jours. Notre unité de production est très rapide avec un flux tendu.

A. Pour quelle raison avez-vous décidé de sortir des réseaux de soins ? 

C. M : L'évolution des appels d'offres et des exigences requises m'a amené à reconsidérer notre positionnement. Nous n'étions plus en phase avec la stratégie de développement initiale fondée sur la qualité des produits et les attentes spécifiques des opticiens indépendants. Comme nous n'avons pas de stratégie de marque, notre présence dans les réseaux de soins n'avait plus de sens. Nous assumons cette décision pour être dans la même lignée que les opticiens, de plus en plus nombreux, qui en sortent la tête haute.

A. Le nouveau logo s'inscrit-il dans cette démarche? 

C. M : Oui, il fallait créer une image qui corresponde au marché français car dans les autres pays le fonctionnement est différent. Nous avons travaillé sur une illustration avec un drapeau français qui évoque la notion de liberté, de légèreté et un message fort qui ne laisse aucune ambiguïté : « soyez libre ! ». Nous gardons également la signature OptoVision made in Germany pour rappeler que les verres sont fabriqués en Allemagne. 

A. Quel est votre objectif à court terme ? 

C. M : Nous voulons travailler dans la continuité et pérenniser OptoVision sur le marché français. Notre réputation s'est construite par le bouche-à-oreille et je souhaite qu'OptoVision soit un partenaire idéal pour les opticiens qui défendent la qualité des produits à travers leur expertise et leur professionnalisme.