Les incidents dans les salles d’attente et cabinets de médecins se multiplient avec pour cause, bien souvent, les délais d’attente jugés excessifs par les patients. Le constat est alarmant : grossièretés, agressions physiques, vol voire vandalisme, tout y passe. L'observatoire de la sécurité des praticiens de l'Ordre des médecins a ainsi recensé près de 968 déclarations d’incidents en 2016, contre 924 en 2015.
Les ophtalmologistes sont les spécialistes les plus visés
Si les généralistes sont en première ligne quant aux agressions subies avec 65 % des déclarations, les ophtalmologistes se placent en deuxième position et en tête du classement chez les spécialistes avec 6% des déclarants, loin devant les psychologues, dermatologues et gynécologues-obstétriciens recensant 2% des plaintes.
L’attente pour obtenir un rendez-vous chez l’ophtalmologiste se place ainsi en 2nde position des motifs d’agressions, juste derrière les reproches sur la prise en charge. « Les gens attendent six mois ou un an et le jour où ils arrivent, ils attendent encore parce que l’ophtalmologiste est en retard à cause des urgences », explique le Dr Thierry Bour, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof), selon nos confrères de What’s up Doc.
Des mesures complémentaires à mettre en place
Cette pénurie d’ophtalmologistes ne risque pas de se régler du jour au lendemain : « 150 internes sont formés par an pour 250 départs à la retraite », rappelle Thierry Bour. Face au manque de praticiens, plusieurs mesures tendent à être mises en place, et notamment faire en sorte que les étudiants soient mieux formés à la diversité d’exercice de la profession. Le 3e cycle est « essentiellement centré sur la formation en CHU » alors que 8 ophtalmologistes sur 10 exercent en ville.
Toujours selon le Dr Bour interrogé par nos confrères de What’s up Doc, c’est tout une nouvelle stratégie qu’il faut appliquer : « Libérer des plages à rendez-vous courts pour donner des recours aux gens et développer les rendez-vous en ligne ». Dernière mesure qui concerne cette fois les patients : amplifier la pédagogie et la surveillance dans les salles d’attente avec « une vidéosurveillance bien visible » et des « affiches de bonne conduite » qui aideront probablement à détendre l’atmosphère.