Le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé que le gouvernement va procéder à l'évaluation du tiers payant généralisé. Ce dernier avoue avoir été « dubitatif » au moment du vote de cette réforme, qui « va dans le sens d'une forme de dématérialisation de ce que représente le coût de la santé. (…) On rend moins concret ce que représente le coût d'un système de santé pour tout le monde », a expliqué l'ancien député-maire LR du Havre, dans un entretien au « Parisien/Aujourd'hui en France ».
Toutefois, Edouard Philippe n'enterre pas définitivement cette mesure, mise en place sous le quinquennat de François Hollande. « Je suis attaché à la simplicité du dispositif : nous allons l'évaluer », a-t-il assuré.
Lors de sa campagne, Emmanuel Macron s'est prononcé en faveur d'un tiers payant « généralisable », c'est-à-dire facultatif, et non « généralisé ».
Pas de sanction prévue pour les opticiens
Le Premier ministre reste prudent, car le sujet est très sensible. Cette réforme portée par Marisol Touraine a cristallisé la grogne des professionnels de santé, médecins en tête.
La loi Santé prévoit que le tiers payant doit s'appliquer à tous les Français à partir du 30 novembre 2017, mais seulement pour la prise en charge par le régime obligatoire (RO).
Cependant, aucune sanction n'est prévue pour les professionnels qui ne pratiqueraient pas le tiers payant. Ainsi, les opticiens qui le refusent à leurs clients ne sont pas poursuivis, ni sanctionnés.