Alors que la PPL Le Roux, visant à permettre aux mutuelles de mettre en place des réseaux de soins et à pratiquer des remboursements différenciés, devrait être étudiée en juillet au Sénat, l'association des Opticiens Lunetiers Unis se mobilise. Elle vient de nous avertir de l'envoi d'un courrier destiné aux sénateurs et rédigé en partenariat avec l'Union Française pour une Médecine Libre (UFML) et la Fédération des Syndicats Dentaires Libéraux (FSDL). « Il se veut à la fois généraliste puis détaillé par corps de métier, nous a confié Yann Fournier, président des Opticiens Lunetiers Unis. Il sera envoyé au minimum trois fois à chaque sénateur, plus les envois volontaires de nos membres et des partisans. Ainsi nous espérons être lus, compris et écoutés ! »
Dans ce courrier commun, les associations expliquent plus précisément que la PPL Le Roux « ne répond pas à l'ensemble des questions de fond concernant l'organisation de notre système de santé. Avec les réseaux de soins, le malade se verra imposer le choix de son prestataire de santé par les Ocam, vers lequel il sera dirigé préférentiellement. C'est une entrave au libre choix des patients. De plus, la concentration de l'activité de soin dans des réseaux privatifs mutualistes crée une distorsion de concurrence avec les professionnels de santé de ville, et vide les territoires de proximité au profit de regroupements. C'est une menace pour l'accès aux soins de proximité. Les réseaux, par leur numérus clausus et les obligations tarifaires exigées, tirent la santé sur un plan purement financier. Il s'agit peut-être de remettre les acteurs à leur place. Qui sont les experts : les complémentaires ou les professionnels de santé ? ».
Pour aller plus loin, Yann Fournier ajoute qu' « aujourd'hui les professionnels de santé ont peur et sont en colère. Leur métier, prendre soin d'autrui, est bafoué dans la presse quotidiennement. Petit à petit depuis une dizaine de mois, la tension monte et des résistances s'organisent. Le métier d'opticien est déjà en transformation, on ne peut plus s'occuper de la bonne vue du client et beaucoup se contentent de fournir ce que la mutuelle impose. La qualité est donc tirée vers le bas ! Les professionnels de l'optique ne souhaitant pas travailler dans ces conditions envisagent soit de licencier du personnel (36%) pour prévenir la chute de fréquentation de leur point de vente, soit de fermer boutique (48%)*. Récemment plusieurs banques ont placé les opticiens en alerte, refusant tous prêts ou découverts. Allons-nous vers un énorme plan social de plus de 3 000 dépôts de bilan et dans les 6 à 8 000 chômeurs en plus ? Sachant que dans la majorité des cas les magasins d'optique sont des affaires familiales, qu'adviendra-t-il des milliers de familles mises en banqueroute ? », se questionne le président de l'association.
Pour voir le courrier des Opticiens Lunetiers Unis dans son intégralité cliquez ici.
* Selon un sondage des Opticien Lunetiers Unis sur 150 propriétaires de magasins.
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