« Opacité, incitation à la dépense et surfacturation parfois, des mutuelles ont décidé de réagir », voilà l'introduction faite au reportage de France2, intitulé « Prix des lunettes : flambée des tarifs » et diffusé hier 22 octobre lors du 20 Heures. Pendant 5 minutes environ, les journalistes ont fait l'apologie des réseaux de soins mutualistes.
« Des réseaux de soins qui, à produit égal, offrent des prix nettement moins élevés. Le principe : le commerçant signe un contrat avec une mutuelle, ici la MGEN, et s'engage à proposer des prix plus intéressants, explique-t-ils. En plus, si les adhérents de la mutuelle viennent chez lui, ils sont mieux remboursés. Un bonus qui attire plus de clients, 1,5 par jour en moyenne. Avec ce volume, l'opticien peut baisser ses marges, grâce à cela il offre des tarifs compétitifs ». Rappelons que la pratique des remboursements différenciés par les mutuelles via les réseaux de soins n'est toujours pas autorisée par le Code de la mutualité. La MGEN a d'ailleurs été à plusieurs reprises condamnée dans ce cadre (lire notre news du 11/09/2013). La PPL Le Roux qui tend à autoriser cette pratique n'est pas encore définitivement adoptée. Ses articles 2 et 3 sont toujours en attente d'une deuxième lecture à l'Assemblée nationale. Cette précision n'est pas apportée par nos confrères.
Le reportage de France 2 note cependant que « pour les opticiens indépendants, les réseaux de soins risquent de sacrifier la qualité ». « Très souvent pour arriver à faire des propositions tarifaires très intéressantes, on en arrive à jouer sur le choix des produits et par conséquent la qualité, explique à la caméra Christian Roméas, président du SynOpe. Nous estimons que ce n'est pas aux assureurs de faire le choix des produits mais aux professionnels de santé en dialogue avec son patient de savoir quel est le produit approprié à sa situation ».
Et pour vérifier la qualité des verres qu'un témoin vient d'acheter, les journalistes de la chaîne publique se sont rendus chez un ophtalmologiste. « Les mesures pour l'oeil droit et gauche sont exactement celles qui ont été prescrites par ordonnance », explique le Pr. Antoine Brezin, chef du pôle Ophtalmologie - Chirurgie à dominante ambulatoire et responsable de l'activité d'ophtalmologie du site Cochin Hôtel-Dieu. « Jusque-là pas de problème, il faudra tester à long terme le confort du patient », commente France2.
Pour conclure, le reportage précise que « le mois dernier, la Cour des comptes, inquiète du prix des lunettes, recommandait de renforcer ses réseaux mutualistes mais avec des garanties et cahier des charges rigoureux » (lire notre news du 17/09/2013).
Pour voir le reportage de France2 dans son intégralité, cliquez ici.