L'UFC-Que Choisir s'intéresse encore de près à notre secteur. Alors que les consultations pour définir les modalités d’une offre sans reste à charge pour les lunettes, audioprothèses et soins dentaires ont débuté, l’association publie de nouvelles données sur les "écarts de prix existant sur le marché de l’optique". Elle lance également un comparateur de devis. Objectif : "situer le prix proposé par l’opticien par rapport aux tarifs constatés sur le marché".
L'UFC-Que Choisir explique avoir testé 8 profils de consommateurs à partir d'une base de 215 000 devis*. Elle pointe alors du doigt des prix de verres qui "varient au moins du simple au double selon l’opticien". "Par exemple, pour un enfant équipé de verres simples, une même paire pourra coûter de 126€ à 257€ (hors monture). Pour un adulte équipé de verres progressifs haut de gamme, l’écart est encore plus marqué, avec jusqu’à 300€ d’économies potentielles (de 399€ à 711€ la paire de verres pour une correction identique)", publie l'association.
Face à cela, l'UFC-Que Choisir a construit son propre comparateur de devis. A partir des informations contenues sur une ordonnance (sphère, cylindre, axe, addition) ou un devis optique, il indique la répartition des prix (OD et OG) sur le marché pour la correction indiquée. Les utilisateurs peuvent également préciser s'ils souhaitent des verres blancs, teintés ou photochromiques, mais pas les traitements (antireflet, lumière bleue...).
Ils accèdent alors à une fourchette des prix observés chez les opticiens par les organismes complémentaires santé du panel*. Sont indiqués le coût médian, les tarifs minimum et maximum, les seuils correspondant à 20% des devis les moins chers et à 20% des devis les plus chers.
Pour une faible myopie [OD -0.75 (+0,75 à 85°) et OG -0,75 (+1.00 à 95°)] et des verres blancs, le comparateur indiquera par exemple :
Cet outil est accessible gratuitement jusqu’à la fin du mois de février.
En conclusion, UFC Que Choisir a sélectionné 0.8% des lunettes vendues en 2016 et 2017 pour réaliser sa moyenne (avec la collaboration de 7.6% des mutuelles françaises).
De ce fait, on peut calculer leur marge d'erreur qui est de plus ou moins 99%... oups !
La presse est libre et heureusement.
Nous sommes aussi libres de proposer un, voire pour certains, deux équipements quasis gratuits en faisant croire aux consommateurs, par omission, qu’ils équivalent à celui d’origine.
Nous sommes aussi libres de faire des remises de 40%,50% et plus en gonflant un peu les prix de bases.
Nous sommes aussi libres de claironner à la radio que nous sommes les meilleurs et les plus nombreux même si les indépendants restent majoritaires.
Vous le voyez personne n’est ni blanc ni noir, le presse pour vendre du papier et nous pour piquer des clients aux « copains ».
Mais là n’est pas mon propos.
Ce que je trouve grave, pour ne pas dire gravissime, c’est que ce journal a pu se procurer des devis et des ordonnances. En France le secret médical existe et une ordonnance ne peut en aucun cas être entre les mains de personnes non habilités (professionnels de santé).
Quant au devis il contient des données confidentielles comme le numéro de SS qui permet de déterminer l’âge et l’origine du client.
Dans notre magasin il est interdit de délivrer un devis ou une copie d’ordonnance à un tiers, fût-il un proche.
Je voulais juste m’inquiéter de la dérive des données confidentielles.
Bonne journée
à ficher les formules de vos clients !
Il est scandaleux que les mutuelles réclament l'ordonnance qui a déjà été envoyée, par ailleurs à la sécu !
D'autres surprises vous sont réservées, n'en doutons pas !
Mais comme vous voulez vous inscrire coûte que coûte dans un réseau, ouvert ou fermé, quelle importance...
Vous sciez vous-même la branche sur laquelle vous êtes assis.
Malgré l'apparition de la vente en ligne ou de chaînes d'optique réputées à bas coûts, le budget lunettes des Français reste le plus élevé des pays riches, avec un prix moyen de 316 euros pour une monture équipée de verres simples, et de 613 euros avec des verres progressifs
L'association juge aussi «urgent» de favoriser en parallèle une politique de «réelle concurrence» sur le marché de l'optique, et a déploré le report d'un an de l'entrée en vigueur du nouveau devis normalisé.
Ridicule... Et contribue une fois de plus à faire croire aux consommateurs que tous les verres se valent. À qui profite le crime ? Continuons donc à promouvoir les MDD et refusons de faire apparaître nos prestations sur les devis ou factures, que notre mort soit plus rapide !... #optiquesuicidaire
je replace ci après un post de décembre, peu lu car envoyé à contre temps.
Il a sa place dans une discussion où il est question de valorisation et dévalorisation de notre pratique.
Les opticiens protestent majoritairement contre les réseaux et pourtant les opticiens souscrivent majoritairement dans les réseaux. D’après une étude menée par L’AOF et reprise par [...] le 04/12/17
C'est bien connu, les moutons bêlent dans le camion qui les conduit à l'abattoir.
Mais la comparaison n'est pas très respectueuse. Car les moutons, eux, n'ont rien signé.
Moins ironiquement : si un opticien signe à contre cœur c'est souvent sous la contrainte économique mais aussi par manque de conviction en sa propre pratique, par incrédulité sur le bien-fondé de chercher ou non à délivrer une pratique d’excellence.
Cette pratique d’excellence est une donnée immatérielle difficilement identifiable par un assureur, qui pour constituer un réseau ne peut que s’appuyer sur les diplômes ou l’équipement du magasin. La pratique d’excellence est une valeur qui se rapproche de la conscience professionnelle. C’est censé être un prérequis, et, pour l’aspect qui intéresse l’assureur avant tout, c’est difficilement monnayable. Au point que l’adhésion au réseau vient se substituer à la conscience professionnelle, quelque part. C’est ce qui se passe aussi avec les labels et certifications.
Une pratique d’excellence garantit une optimisation du confort visuel par un verre correcteur si l’opticien maitrise les notions physiques, physiologiques, psychologiques qui concourent à ce confort visuel. C’est l’optique géométrique et l’optique physique qui permettent de maîtriser la formation des images par telle ou telle géométrie de verre. C’est la connaissance de l’anatomie et de la physiologie qui permet de comprendre le décryptage par les rétines des images formées. C’est la connaissance de la physiologie des voies visuelles et des projections corticales qui permet de comprendre la binocularité et le ressenti visuel global.
Le raccourci habituel est d’associer directement telle géométrie de verre à tel ressenti visuel. Il ne faut aucune compétence en physique ou en physiologie pour s’en remettre à ce seul raccourci. Ce raccourci a peu à voir avec la réalité sur le terrain, réalité qui se compose de cas particuliers et que seul un opticien vigilant et compétent peut déceler en faisant le tri entre les divers éléments. Même si l’accoutumance et la souplesse psychologique sauvent beaucoup de cas, le recours à ce seul raccourci pour le choix de verres est pour le moins hasardeux dans la recherche du confort visuel.
S’il ne s’agit que de connaitre les noms des verres dans un catalogue de verrier pour préconiser ou non une « montée en gamme », alors la décision d’un assureur ou de tout bavard qui se paye de mots peut effectivement se substituer à celle d’un opticien. Et une prestation à minima est suffisante, avec une rémunération minimale.
Une prestation d’excellence demande un effort de réflexion de la part de l’opticien, un effort de documentation pour aller plus loin que la communication du verrier, en utilisant les connaissances qui lui ont permis d’obtenir son diplôme, en faisant l’effort d’enrichir ces connaissances.
C’est ce qu’attend d’un opticien un porteur prêt à dépenser plus que ce que son assureur lui alloue.
Sinon, si on considère qu’une fois le diplôme en poche le statut de professionnel de santé est acquis, si on renonce à comprendre pourquoi confort visuel et prix du verre employé ne vont pas forcément de pair, si on considère que c’est le verrier qui doit tout nous mâcher sous prétexte qu’on lui paye ses factures, ou bien si on attend tout de son enseigne, alors, on a qu'à jouer le rôle que l’assureur veut nous voir jouer et on n’a pas à se plaindre ni à bêler.
CF, le 11 décembre 2017.