Quelques jours après la publication du rapport annuel de la Cour des comptes qui préconise d'élargir le rôle des opticiens à la prescription en première intention des équipements d'optique, sous réserve d'une formation complémentaire de niveau master (Bac +5), Yannick Dyant, président de l'Association des Optométristes de France (AOF) nous a exprimé sa satisfaction. « Nous avons gagné une première bataille : pour la première fois un rapport commandité et publié au plus haut sommet de l'Etat propose de réorganiser la filière visuelle en profondeur en intégrant nos propositions. On s’en félicite, car cela répondra aux besoins des patients ».
Dans son rapport, la Cour des comptes propose que des formations complémentaires, notamment dans le domaine clinique (dépistage, analyse du fond de l’œil et lampe à fente pour être en mesure de faire du dépistage, ndlr), soient proposées à titre transitoire aux optométristes (3 120 optométristes en France en 2018, ndlr) en activité afin de leur permettre, dans des conditions juridiques sécurisées, de prendre en charge des troubles de la réfraction dans les mêmes conditions que ceux des opticiens-lunetiers dont la formation serait approfondie.
« Cette évolution ne conduirait pas à reconnaître la profession d’optométriste dans le code de la santé publique, mais à intégrer les optométristes ayant approfondi leur formation à l’étage de la profession d’opticien-lunetier correspondant au plus haut niveau de formation », précisent les Sages.
Pour Yannick Dyant, auditionné par la Cour des comptes en mars 2018, ce rapport représente une avancée et une ouverture : « nous avons été entendus et notre travail a porté ses fruits ».
Le président de l'Association des Optométristes souhaite désormais poursuivre sur cette lancée : « Nous allons mettre en place un plan d’action, pour que toutes ces propositions soient le plus rapidement mises en place. Il est encore trop tôt pour en dire davantage ».
Retrouvez également la réaction du Dr. Bour au rapport de la Cour des comptes : Prescription des équipements par les opticiens : des mesures « en décalage avec la réalité du terrain » (Snof).
Même pas un peu le fruit du travail de la FNOF ?
A moins que ce ne soit une concession directement liée à la signature d'un protocole inachevé, par le ROF ?
En même temps, ce n'est qu'une suggestion , une proposition de la cour des comptes, accompagnée à ce jour de tellement de conditions aléatoires ,qu'il ne nous est encore permis que d'espérer qu'un jour ce type d'aménagement puisse arriver.
Le syndicat des ophtalmologistes ,si on l'écoute, seul détenteur de la déontologie, est vent debout contre cette proposition, qui va engendrer des conflits d'intérêts majeurs, et qui semblerait aller à l'encontre des intérêts (sans conflit) de leur profession.
Les optométristes, qui n'existent toujours pas en France , y voient l'aboutissement de leur formation supérieure avec tant d'espoir dans leurs propos qu'ils donnent le sentiment que l'on va enfin pouvoir se passer des ophtalmos ( ou presque) .
Pour les opticiens de base, ceux qui font leur métier avec une réelle conscience professionnelle, il semble urgent d'attendre, de garder raison , et de préserver la déontologie de l'opticien , car elle existe aussi pour de vrai.