Selon les derniers chiffres de la Drees, les délais d’attente pour obtenir un rendez-vous chez l’ophtalmologiste sont de 80 jours en moyenne. Et ils restent même plus longs dans certains départements. Dernier exemple en date : il faut attendre entre 6 mois et 1 an pour consulter un praticien dans le département des Vosges (88). « Nous ne sommes pas assez nombreux ; le bassin de population à gérer est trop important », fait savoir le Dr. Florence Abry, ophtalmologiste à la maison de santé Saint-Jean à Épinal, selon nos confrères de Vosges matin.
Pour raccourcir ces délais chez les ophtalmologistes et faire face à une diminution de l’ordre de 20% de la densité moyenne des praticiens d’ici 2030 (source : Rapport sur l’application des lois de financement de la Sécurité sociale d’octobre 2018), la Cour des comptes a préconisé d’élargir le champ de compétences des opticiens à la prescription en 1re intention des équipements d’optique médicale, sous réserve d’une formation complémentaire de niveau master (Bac +5).
L’analyse de la pyramide des âges n’est pas très rassurante
On le savait mais les chiffres publiés par la Drees fin 2018 le confirment : la population des ophtalmologistes est vieillissante, 42% des 5 899 professionnels ont plus de 60 ans et seulement 26% ont moins de 45 ans. Par ailleurs, on dénombre 9 praticiens pour 100 000 habitants avec une répartition inégale sur le territoire : environ 30% des départements sont considérés comme des déserts médicaux.
Ophtalmologistes et orthoptistes : une même disparité géographique
De son côté, le nombre d’orthoptistes (4 876 professionnels) continue d’augmenter : +5% par rapport à 2017, soit 7 orthoptistes pour 100 000 habitants. Etant plus jeunes (66% ont moins de 45 ans quand 10% ont plus de 60 ans), ces derniers devraient pouvoir compenser les départs en retraite des ophtalmologistes. Mais on retrouve pour les orthoptistes des disparités géographiques comparables à celles des ophtalmologistes, puisque comme le souligne la Cour des comptes, leur activité est corrélée à celle des praticiens. Ce qui risque d’atténuer les effets du développement des protocoles organisationnels et de la coopération ophtalmologiste / orthoptiste.
Répartition très homogène des opticiens
Finalement, ce sont les opticiens qui représentent la catégorie la plus importante de professionnels de la vue, avec une répartition géographique très homogène. Au total, on dénombre 37 145 opticiens (+3,9% par rapport à 2017), soit 55 professionnels pour 100 000 habitants. La plupart d’entre eux (76%) ont également moins de 45 ans. Et seulement 8% vont partir à la retraite dans les 10 ans à venir. Dans ces conditions, le rôle des opticiens au sein de la filière visuelle s’avère primordial.
le dire à la cour des comptes, mais un opticien qui a une formation complémentaire de niveau master bac+5, c'est un OPTOMETRISTE.
"la Cour des comptes a préconisé d’élargir le champ de compétences des opticiens à la prescription en 1re intention des équipements d’optique médicale, sous réserve d’une formation complémentaire de niveau master (Bac +5)."
Il y a plusieurs milliers d'optométristes prêts à intervenir et à régulariser la situation en quelques mois.
A croire que le gouvernement ne veut pas régulariser la situation...