L'intelligence artificielle (IA) en ophtalmologie, le développement durable et l'usage de l'OCT (technique d'imagerie de l'œil) faisaient partie des thèmes abordés lors de la conférence de presse de la Société Française d'Ophtalmologie (SFO) dont le 125e congrès est prévu du 11 au 14 mai au Palais des Congrès de Paris.
Etaient présents le Pr. Laurent Kodjikian (président de la SFO), le Pr. Isabelle Cochereau (secrétaire générale de la SFO), le Pr. Bahram Bodaghi (vice-président de la SFO) et le Pr. Jean-François Korobelnik (chef du service d'ophtalmologie au CHU de Bordeaux).
« L'IA va aider le médecin pour le dépistage, l'aide à la prise de décision médicale, l'accomplissement de certaines tâches complexes et permettre à la fois un gain de temps médical et une efficience économique. Le type d'IA le plus utilisé en ophtalmologie est l'apprentissage en profondeur ou deep learning », a introduit le Pr Laurent Kodjikian, président de la SFO. Qui a poursuivi : « l'IA va se développer de plus en plus et dépasser l'ophtalmologie ». Un propos qui rejoint celui du Dr. Jean-Bernard Rottier qui, dans une tribune publiée sur acuite.fr, soutenait l'idée selon laquelle l'IA, en modifiant les pratiques en ophtalmologie, bouleverse de facto « l'organisation de la filière visuelle ».
« D'ores et déjà, l'IA peut prédire des facteurs de risque à partir des images rétiniennes (via l'analyse des vaisseaux rétiniens et de la tête du nerf optique). Toutefois, elle ne pourra jamais remplacer totalement le médecin car notre valeur ajoutée est la dimension humaine de notre métier », a précisé le président de la SFO.
Autre enjeu majeur évoqué lors de cette conférence de presse : limiter l'impact écologique de l'activité des soins. « Notre but est de générer une véritable prise de conscience et de mettre l'accent sur les 3 « R » : réutiliser (les produits), réduire et recycler », a martelé le Pr. Isabelle Cochereau, secrétaire générale de la SFO.
De plus en plus incontournable, l'OCT (tomographie par cohérence optique), technologie d'imagerie basée sur un laser infrarouge, a « permis de faire des progrès dans le diagnostic et le traitement de certaines maladies », a indiqué le Pr. Jean-François Korobelnik, soulignant au passage que la France possédait aujourd'hui « l'un des meilleurs taux d'équipement en OCT d'Europe ». Le défi de demain : l'OCT à domicile, associée à de l'IA, qui pourrait arriver d'ici « 2 à 3 ans ».