A la demande du gouvernement, l'Inspection générale des Affaires sociales (Igas) et l'Inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche (IGAENR) mènent actuellement une mission sur l’organisation des soins visuels avec tous les professionnels de la filière de santé visuelle.
Dans ce cadre, le Rassemblement des opticiens de France (Rof) a missionné l’Ipsos* afin de recueillir l’avis de plus de 5000 Français sur leur parcours de santé visuelle et sur les évolutions à lui apporter.
Des délais d’attente stables
Premier enseignement : le délai moyen de rendez-vous reste stable : 80,6 jours pour les adultes et 96,4 jours pour les enfants. L’étude met également en exergue des inégalités territoriales : 118,3 jours en région Centre par rapport à 46,4 jours en Ile-de-France ou 97,3 jours dans les zones rurales par rapport à 43,7 jours dans l’agglomération parisienne. A titre de comparaison, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) avait annoncé un délai moyen de 80 jours en 2018.
Encore près de 3 mois d’attente pour un rendez-vous chez l’ophtalmologiste
Ces résultats sont à mettre en perspective avec l’augmentation du nombre de patients : près de 900 000 en plus en 2018 et 3,1 millions de personnes supplémentaires en 4 ans, selon le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France). Preuve que les politiques mises en place depuis 10 ans, dont le travail aidé en cabinet d’ophtalmologie, n’a réussi qu’à stabiliser les délais d’attente.
1/4 des Français se sont déjà vu refuser une consultation
L’enquête de l’Ipsos souligne également que 10% des patients ayant eu une urgence ophtalmologique ont dû attendre au moins 31 jours pour un rendez-vous (délai médian selon la Drees : 20 jours). Pire, plus d’un quart des Français se sont déjà vu refuser une consultation chez un ophtalmologiste : au moins une fois pour 27% chez les adultes et pour 35% chez les enfants. 23% des personnes vivant dans l’agglomération parisienne et 31% pour les patients en zone rurale ont subi ce type de refus. De son côté, la Drees avait estimé que 17% des demandes de rendez-vous avec un praticien n’avaient finalement pas abouti.
Les patients favorables à des délégations de tâches
Les Français se déclarent « conscients de l’urgence de la situation ». Leur souhait : favoriser la coopération entre les 3O (ophtalmologistes, orthoptistes et opticiens) afin de garantir un accès aux soins de qualité, sécurisé et partout sur le territoire.
En particulier, près de 3/4 des répondants font confiance aux opticiens pour réaliser des actes autres que la vente d’équipements optiques. Selon eux, déléguer aux opticiens certaines tâches réalisées aujourd’hui par les ophtalmologistes s’avère judicieux, notamment :
- Le contrôle de la vue (91% des personnes interrogées) ;
- La réalisation d’actions de prévention en matière de santé visuelle (86%)
- Informer sur les pathologies visuelles (71%)
- Faire les actes de dépistage préalables à l’examen par un médecin (71%).
Dans l’ensemble, les Français se montrent confiants dans les capacités de l’opticien
*Enquête réalisée du 3 au 10 octobre 2019 auprès d’un échantillon de 5 005 individus représentatif de la population française, âgés de 18 ans et plus (méthode des quotas appliquée au sexe, à l’âge, à la CSP, à la région et à la catégorie d’agglomération).
La seule solution viable est l'optométrie, mais le public n'en a pas encore suffisamment assez pour obliger le gouvernement à faire réellement son travail au service de ses employeurs : le peuple français. Nos gouvernants sont vraiment trop coupés de la société civile, ils ne comprennent même pas les besoins élémentaires et ne savent même plus ce qu'est le bon sens.