Robert Lamy s'est éteint le 1er janvier 2021, dans sa 94e année. Deux semaines après son frère Jacques.
En 1945, Robert a repris des bâtiments vides et ressuscité l'entreprise Lamy, créée en 1810 par son aïeul Louis-Félix Lamy, devenue moribonde après la Première Guerre mondiale, la crise de 1929 et la Seconde Guerre mondiale. Aidé à ses débuts par son père (Jean Lamy) et sa mère, Robert avait fait ses études à l'école d'optique de Morez. Et ce n'est qu'après un stage chez un opticien parisien qu'il rentre à Morez à l'âge de 18 ans. Conscient de l'importance du marché de la lunetterie et entrepreneur dans l'âme, il a embauché, à 25 ans, une douzaine d'employés pour une production locale.
L’âge d’or de L’Amy
C'est dans les années 60, alors que son frère cadet Jacques l'a rejoint en 1954, qu’ils ont redonné ensemble une dimension internationale à l'entreprise. Encore appelé Auguste Lamy et fils, la société est renommée L'Amy avec un apostrophe pour se différencier des nombreuses entreprises homonymes dans le Jura.
Dans les années 70, L'Amy, qui produisait 100 000 lunettes par mois, était au même niveau de développement que Luxottica et a été un exemple pour Leonardo Del Vecchio, fondateur de Luxottica. Robert a signé la licence Lacoste, marque homme en optique et solaire en 1982, qui a été un succès mondial en détrônant un moment Ray Ban en Europe. Puis Nina Ricci en 1988.
En 1986, Le groupe L'Amy s'introduit sur le second marché de Lyon avec un CA proche du milliard de francs et le statut de 1er employeur du Jura. En 1990, ce n'est pas moins de 2,5 millions de lunettes par an qui sortaient des usines de Morez et de la région. En 1993 L'Amy était le 1er groupe lunetier Français, le 10e mondial.
« J'ai tellement appris avec Robert »
Homme très exigeant professionnellement, fougueux et passionné par les lunettes, Robert Lamy avait un profond sens esthétique du produit et un œil aiguisé aux formes qui allaient plaire aux porteurs. « Il dessinait lui-même certains modèles, comme la mythique Lacoste 101. Il lui arrivait de passer des jours sur une forme pour peaufiner les courbes », nous ont rappelé ses quatre enfants. « J'ai tellement appris avec Robert sur le produit et la fabrication » nous indiquent un certain nombre d'anciens collaborateurs qui ont travaillé avec lui.
Les hommages du secteur
Pour Georges de la Motte Collas dirigeant de la filiale L'Amy France de 1974 à 1990 : « Robert était LE Patron par excellence pour qui on avait un attachement profond. Il restera pour tous ceux qui l'ont connu un grand entrepreneur et un grand homme de l'optique ». Eric Plat, qui a créé les Universités Lamy en 1990, nous a parlé « d'un homme à l'écoute, même des jeunes comme moi à l'époque. Avec son frère Jacques, ils avaient de vraies convictions. Le genre de personnes qui forgent le respect. Ils ont marqué ma vie à tout jamais ». Jacques Fay a, de son côté, tenu à rappeler « les valeurs de Robert qui était très attaché à l'humain, il avait un sens de l'esthétisme. Collectionneur et passionné par le beau, Robert Lamy, était amoureux d’art contemporain. »
Impliqué dans la profession, il avait été président du Silmo, président des Lunetiers du Jura. Et très impliqué dans la vie de sa ville de Morez, qu'il n'a jamais quittée.
Il était chevalier de l'ordre national du Mérite depuis 1977 puis officier, 10 ans plus tard.
Après 48 ans passés dans l'entreprise, en 1993, Robert Lamy se retire des affaires. Dans la continuité des croquis de lunettes qu'il avait dessinés toute sa vie, il s’est mis à la peinture. Nous vous présentons ci-dessous une de ses toiles préférées.
Nous adressons nos condoléances à son épouse Lilette Lamy Odobez, à ses enfants Hervé, Eric, Nadine et Maryse, ainsi qu’à leurs familles.
La cérémonie religieuse se déroulera à l'église de Morez, mardi 5 janvier à 14H30.
Que de bons souvenirs sur le stand L’AMY au Silmo....
L’Amy était une marque incontournable et fut un des plus importants fournisseurs de nos [...] des marques prestigieuses...
Condoléances Éric,Nadine et à toute votre Famille
On ne pouvait que s'enthousiasmer pour cette famille qui était brillantissime,en étant la fierté d'un petit village du JURA.
Que de belles années avec eux ....
Souhaitons que les 2 frères, partis quasiment en meme temps,aient eu le temps de réaliser que leur entreprise, allait repartir de plus belle pour une nouvelle aventure dans le luxe.
La promo des années 76/78 se reconnaitra...
Courage à Nadine,et à sa famille...