Ce vendredi matin, nous vous avons fait part des chiffres et avis exprimés par les représentants de la DSS, de la Cnam, de la FNMF ou encore de France Assos Santé lors d’une conférence sur la réforme 100% Santé. Acuite.fr a contacté André Balbi, président du Rof, qui a été témoin de ces discussions.
Des contrôles via clients mystère
« Les chiffres qui ont été donnés sont difficiles à analyser. Quelle est l’unité de mesure ? », questionne-t-il. Pour rappel, la DSS a hier annoncé que 14% des verres et 12% des montures vendus sont issus du panier A. « A savoir : il est probable qu’une partie des 12% des montures s’additionnent aux 14% des verres », souligne le président du Rof.
La DSS a également rappelé que l’objectif fixé est de 20% et que des contrôles effectués par la DGCCRF avaient lieu depuis fin 2020… et notamment au moyen de clients mystère, pour vérifier le respect du devis normalisé et de la réforme. Franck von Lennep a néanmoins indiqué que ces contrôles ne déboucheraient que sur des corrections des mauvaises pratiques pour le moment, pas sur des sanctions. Par ailleurs, la Cnam a souligné que les prix limites de vente étaient particulièrement respectés en optique, avec seulement 0,2% d’erreurs relevées l’an dernier.
2,5 millions d’équipements de panier A en 2020
Pour André Balbi, « les opticiens ont fait le job depuis le début. Et ils l’ont fait sans mettre en avant le fait que c’est une réforme négative pour 80% des Français du fait de la baisse du remboursement de la Sécurité sociale et des montures. Malgré le contexte particulier de l’année 2020, 2,5 millions d’équipements issus du panier A ont été délivrés. »
« N’inversons pas les rôles »
Et pour ceux qui leur reprochent de dénigrer le 100% Santé… « Ce n’est pas possible de dire qu’un équipement de panier A est de même qualité qu’un équipement de panier B. L’opticien a un rôle de conseil et doit informer ses porteurs. N’inversons pas les rôles : c’est au gouvernement de faire la communication auprès des Français autour de la réforme. »
Ne pas comparer optique, audio et dentaire
Quand les pouvoirs publics se félicitent des chiffres élevés du 100% Santé dans les secteurs audio et dentaire, André Balbi rappelle : « Cela ne sert à rien de comparer. Déjà car la mise en place a été différente dans chaque secteur. Et surtout parce que l’optique est un marché déjà solvabilisé et pris en charge à 70% par les Ocam avant même la réforme. Ce qui permet à de nombreux porteurs d’accéder à des équipements de haute technologie. Le renoncement aux soins visuels est plus lié aux difficultés d’accès aux ordonnances qu’aux difficultés financières, ce qui n’est pas le cas pour les deux autres secteurs. »
Des sanctions pour nous inciter à la vente du panier A !!!!!
Coté Sécu + Mutuelle, quelle est la loi qui peut nous imposer une obligation pareille ?
Coté client,quelle est la loi qui peut obliger un consommateur à acheter un article plutot qu'un autre ?
Encore une fois,le tout gratuit ne suffit plus à l'accord incontournable du consommateur.
Dans notre profession ,des notions de mode et de confort technique pèsent dans la décision du client,gratuit ou pas....
MAIS apparemment c'est un constat qui ne passe pas,et qui,rendez vous compte,secoue les statistiques...
N'oublions pas que ce 100% santé était une promesse de campagne de 2017, et qu'à l'approche de celle de 2022, plus que jamais cette mise en place doit faire ses preuves et donner des résultats éblouissants....
Les plus précaires, qui en aurait le plus besoin, en sont exclus ! Sans complémentaire santé, avec l'Aide Médicale d'Etat ou sans couverture sociale : pas de 100% santé ! Seules les associations tentent d'y remédier.
- il y a de grandes inégalités pour accéder au sésame à ce jour quasi indispensable des ordonnances délivrées par les ophtalmologistes selon les régions et selon les populations : il est fréquent que les CMU ou les enfants aient plus de mal à obtenir un rdv par exemple
- les ocam déploient de plus en plus d outils de résistance abusive pour freiner l'accès aux soins : chantages pour exiger les données personnelles de santé, tableaux de garanties inaccessibles et toujours incompréhensibles ( à quand de simples tableaux de correspondance entre les remboursements et les codes secu dits regroupés présents sur tous les devis normalisés), des processus de paiements complexes et lents que ce soit dans ou hors TP pour les professionnels de santé ou pour les assurés. Il y a là de véritables atteintes à la liberté de choix des professionnels de santé et à la liberté d'accès aux équipements visuels. Mais la préoccupation des mutuelles semble davantage être de limiter le paiement plutôt que de favoriser l'accès aux soins.
Rassurez nous,Olivier Touret,vous en doutiez ou c'est de l'ironie ?