La semaine dernière, nous vous apprenions la liquidation judiciaire du lunetier Cemo Décovision, basé à Morbier dans le Jura.
Ce mercredi 6 décembre, le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier a statué sur la situation financière de la société après la présentation d'un dossier regroupant trois clients de Cemo, déterminés à reprendre l'activité du lunetier. Il s'agit des marques indépendantes Theo, J.F. Rey, et John Dalia.
Changement de nom, maintien de l'activité
Le lunetier a repris son activité ce matin, mais pas sous le même nom : Cemo Décovision est devenu Atelier Cemo. Le consortium s'est exprimé d'abord via un communiqué de presse où il explique « se positionner en tant qu’ambassadeur du Made in Jura et du Made in France auprès de l’écosystème de la lunette et de leur clientèle, et souhaite mettre en valeur le savoir-faire de l’usine pour promouvoir la qualité et l’authenticité des produits fabriqués ».
Il ajoute que « la stratégie reste la poursuite et le renforcement des relations avec tous les clients historiques de l’usine. Les repreneurs encouragent ainsi d’autres marques souhaitant développer des projets à se joindre à cette initiative ».
Une reprise in extremis
Contacté par Acuité, l'ancien actionnaire de Cemo, Pierre Verrier, a expliqué avoir mis en contact plusieurs repreneurs de façon à relancer l'entreprise. « Je suis très satisfait d'apprendre que ces 3 clients de Cemo ont pu se réunir autour de ce projet pour pérénniser l'activité et repartir sur de bonnes bases ».
Walter Pirinoli, PDG de Visioptis et de BLI DBP (J.F.Rey), nous a expliqué que « lorsque nous avons appris la liquidation de Cemo, nous n'avions que 2 semaines pour imaginer une reprise, ce qui est un délai extrêmement court. Nous y sommes pourtant parvenu, avec Theo et John Dalia, sans pour autant nous connaitre auparavant, c'est à peine croyable. Même des concurrents de Cemo ont exprimé leur soutien, parce que dans le Jura, tout le monde est le sous-traitant de l'autre. La fermeture de Cemo aurait eu des répercussions malheureuses et directes sur l'activité d'autres lunetiers ».
Investissement dans les moyens de production et plan social
« L'usine va travailler de la même manière qu'auparavant, et Joël Mercier reste directeur général de l’entreprise. La totalité des moyens de production est maintenue, et des investissements sont prévus pour correspondre aux besoins de l’entreprise et aux évolutions techniques, afin d'attirer de nouveaux clients.
Concernant les salariés, nous allons devoir nous séparer d'environ la moitié des effectifs. Seuls 28 postes sur 50 seront maintenus. La situation financière de l'entreprise ne nous laisse pas le choix, mais nous avons espoir de pouvoir retrouver le niveau d'activité historique de Cemo le plus rapidement possible et réembaucher du personnel ».