Lors d'une conférence de presse ce mardi matin, le syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) a présentée la 6e étude réalisée par CSA Research concernant les délais de rendez-vous en cabinet, ainsi que les sujets prioritaires qui seront discutés lors de l'élaboration du Projet de Loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2025 - qui devrait être présenté en Conseil des ministres ce jeudi 10 octobre. 

 

Amélioration des délais de rendez-vous en ophtalmologie ?

« En 2024, les délais de RDV diminuent dans tous les types d'agglomération, particulièrement dans les communautés urbaines de 20 000 à 100 000 habitants », indique le Snof. 

« 8 villes sur 10 sont passées sous la barre des 20 jours de délai médian (Paris, Marseille, Toulouse, Nice, Montpellier, Strasbourg, Bordeaux et Lille), soit 4 de plus qu'en 2022 ». 

 

« Cette nouvelle enquête confirme la baisse continue des délais de rendez-vous », se réjouit Vincent Dedes, président du Snof. « Cette année, 60% des RDV sont obtenus en moins de 30 jours. Cela confirme que nous allons dans la bonne direction.

Par ailleurs, le plus difficile en termes démographiques est derrière nous : nous constatons que le nombre d'installations est supérieur au nombre de départ à la retraite. Nous souhaitons aussi travailler à une meilleure lisibilité du parcours de soins visuels ».

 

Les priorités du Snof pour 2025

 

Un cadrage de la téléexpertise

 

Alors que des procédures judiciaires concernant des sociétés de téléexpertise sont en cours, le Snof rappelle qu'une téléexpertise permet d'obtenir un avis médical et non pas une ordonnance.

C'est dans ce sens que le Snof va, à l'occasion des discussions du PLFSS 2025, proposer de mieux encadrer la téléexpertise pour éviter les dérives.

Pour cela, le Snof s'appuie sur l'article 65* de la Loi de financement de la sécurité sociale 2024, qui'autorise une prise en charge financière d'une prescription réalisée à l'issue d'une téléexpertise uniquement s'il y a eu un échange direct entre le prescripteur et le patient.  

Aujourd'hui, selon le Snof, 1 millier de magasins d'optique proposerait des services de téléexpertise. Les sociétés qui proposent ces services seront probablement « amenées à disparaître », selon le président du Snof (voir interview ci-dessous).

 

Le Snof veut encadrer davantage la téléexpertise en optique

 

Développer le travail aidé et les sites secondaires

 

Ces dernières années, le travail aidé en cabinet d'ophtalmologie s'est fortement développé. Aujourd'hui, 85% des cabinets d'ophtalmologie y ont recours, divisé ainsi :

  • 62% d'orthoptistes salariés
  • 30% d'orthoptistes libéraux
  • 37% d'infirmiers
  • 35% d'assistants médicaux
  • 30% d'opticiens

Difficile d'avoir des chiffres précis en termes de masse salariale, mais les opticiens seraient plus d'1 millier à travailler dans des cabinets d'ophtalmologie, selon le Snof. 

 

D'autres sujets ont été abordés par le Snof et feront l'objet de publications, comme le développement d'un Dossier Médical Partagé propre à l'optique, le renouvellement des équipements optiques tous les 3 ans au lieu de 2 actuellement, la clarification des rôles de chacun dans les cabinets d'ophtalmologie, une vigilance accrue concernant les fraudes des centres de santé...

 

*Extrait de l'article 65 de la LFSS 2024 : « Les produits, les prestations et les actes prescrits à l'occasion d'un acte de téléconsultation réalisé en application de l'article L. 6316-1 du code de la santé publique ainsi que les prescriptions réalisées lors des télésoins mentionnés à l'article L. 6316-2 du même code ne sont pris en charge qu'à la condition d'avoir fait l'objet d'une communication orale, en vidéotransmission ou téléphonique, entre le prescripteur et le patient. »