Présentée lors du Silmo 2024 par la Fédération nationale des opticiens de France (Fnof), la blockchain assurant le contrôle de conformité des commandes de verres ophtalmiques est aujourd'hui encore en phase de test auprès d'opticiens, mais elle pourrait être déployée dans les prochains mois. Elle s'adresse à tous les opticiens de France. 

Développée conjointement par la Fnof, GoodsID et Olaqin (spécialisés en blockchains et transmissions de données sensibles), cette blockchain a reçu l'aval de la Cnil en juillet dernier. À l'heure actuelle, 2 éditeurs de logiciels et les Ocam ont accepté de participer. Ne manquent plus que les verriers. 

 

Acuite : Comment fonctionne la blockchain que la Fédération met en place ?

Hugues Verdier-Davioud, président de la Fnof : « Le fonctionnement est simple. Sur la base du document contractuel et opposable au sens du droit qu'est le devis normalisé, le principe est de pouvoir certifier que le produit délivré et facturé est bien conforme au produit commandé et fabriqué.

Des données identifiant le magasin, le produit, les corrections fines et autres codes sont hachées dans l'ordinateur par une application et envoyées sur une blockchain, qui doit être vue comme un coffre fort où tout ce qui est inscrit est inviolable, irréversible, non falsifiable et daté. Les informations sur la blockchain sont des suites incompréhensibles de chiffres et de lettres. A la fin du processus, les complémentaires ont accès à la blockchain avec les données propres qu'elles ont. Elles peuvent contrôler que cette suite de chiffre et lettre est la même. Pour l'aider, la blockchain fait le contrôle elle-même. En cas de non-conformité, cela est signalé et selon les cas, elle peut-être justifiée. 

À ce stade, 8 cas de non-conformité sont répertoriés, pris en charge et traités ». 

AC : En quoi cela va limiter la fraude en optique ?

HVD : « Un opticien et/ou un verrier qui n'ont rien à se reprocher adhèreront à ce système. Les contrôles se concentreront sur ceux qui ne veulent pas adhérer. Il ne s'agit pas de donner raison aux complémentaires santé, mais d'alléger la charge des contrôles chez les opticiens pour qu'ils concentrent leur temps de travail à la prise en charge du patient et à leur métier plutôt qu'à de la gestion administrative. Et accessoirement, cette réponse est bien plus efficace, rapide, et protégé que ce que proposent certains amendements dans le cadre du PLFSS ».