Dans un communiqué paru vendredi 13 décembre, l'AOF revient sur les délais d'attente en ophtalmologie. En Europe, rappelle l'association, « le délai moyen constaté pour obtenir un rendez-vous en ophtalmologie, varie de 3 semaines à 1,9 mois, selon un sondage réalisé en octobre 2013 à Sofia, lors de la réunion de l'ECOO rassemblant les professionnels de la vision en Europe. » En France souligne-t-elle, « les délais d'attente sont, en moyenne, de près de 4 mois (115 jours) et, suivant les régions, on dépasse parfois les 365 jours ! »
L'AOF explique qu'en termes chiffrés, « on s'aperçoit que la France dispose d'un effectif similaire d'ophtalmologistes par habitant que dans les pays voisins.Nombre d'ophtalmologistes pour 10 000 habitants en Europe ». Or, rappelle-t-elle, « nos voisins ont suivi les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) en réglementant la profession d'optométriste (Bac + 5 ans). »
En France, 3 000 optométristes sont déjà formés, « et ne peuvent que difficilement exercer leur profession en raison de l'absence de réglementation spécifique » précise l'AOF. Et d'ajouter, que « la formation des optométristes en France intègre le programme du diplôme européen d'optométrie. Celui-ci permet l'exercice de cette profession dans la quasi-totalité de l'Union Européenne, soit 25 sur 28 pays de l'Union. » Reste des exceptions majeures, notamment en Croatie, en France et au Portugal.
Pour les optométristes de l'association, il y a pire à craindre : la pénurie. « Au 1er janvier 2013, constatent-ils, 29% des ophtalmologistes ont plus de 60 ans, et 54,97% ont plus de 55 ans. Selon le rapport de l'ONDPS 2010, la démographie en ophtalmologie aura inévitablement baissé de 19,2% en 2015 et de 40% en 2020. En étant optimiste, il restera 2 600 ophtalmologistes en 2025 à comparer aux plus de 5 000 décomptés en janvier 2013 ! », s'émeuvent-ils.
Au final, ils estiment « que la situation actuelle en santé oculaire est due à l'action de lobbying du Snof (Syndicat National des Ophtalmologistes de France), mais aussi et surtout au manque de courage politique des gouvernements précédents. »
L'AOF en appelle au Gouvernement afin de définir « clairement quelles sont les tâches que seul le médecin ophtalmologiste peut faire, et qu'on transfère, par exemple, à des optométristes d'autres actes (...) »