La profession d'optométriste revient dans l'actualité de l'Assemblée Nationale. C'est la députée Sophie Dion (UMP) qui a soumis à son tour mardi 27 mai, une question à Marisol Touraine sur la reconnaissance de cette profession. À l'instar des autres députés avant elles qui avaient soumis des questions écrites dans ce sens au Gouvernement, c'est avant tout le problème de l'accès aux soins des populations dans sa circonscription qui inquiète la députée.
Dans sa demande, celle-ci a rappelé que la profession d'optométriste était reconnue aux Etats-Unis comme dans la plupart des pays européens ainsi qu'en Suisse. Pour la France, les arguments avec lesquels elle justifie la nécessité de cette reconnaissance ont déjà été exposés : délais d'attente supérieurs à six mois pour les rendez-vous chez les ophtalmologistes, désertification médicale des territoires, augmentation des pathologies liées au vieillissement de la population. La profession « permettrait à ces 3 000 professionnels de santé, ayant une formation de niveau master, de pouvoir pratiquer leur métier en collaboration avec les professionnels de la vue (ophtalmologistes, orthoptistes, opticiens) et à la hauteur de leur compétence puisqu'ils peuvent réaliser plus de la moitié des actes les plus fréquents en ophtalmologie », justifie la députée.
Depuis le début de l'année, six parlementaires sont intervenus dans le même sens auprès du Gouvernement par des questions écrites :
le 20 mai, Virginie Duby-Miller, UMP,
le 22 avril, Erwann Binet, SRC,
le 4 mars, Martial Saddier, UMP,
le 18 février, Eric Straumann, et Dominique Nachury, tous deux UMP
et le 11 février, Michel Sordi, UMP.
Depuis juillet 2013, le rythme des questions posées sur la reconnaissance de la profession est d'environ une par mois. Le Gouvernement n'a répondu à aucune d'elles. Il s'est manifesté la dernière fois sur la question au début de l'année 2013 lorsqu'il s'est adressé à Yann Capet (SRC). Le ministère des Affaires sociales évoquait la délégation de tâches aux opticiens pour soulager les cabinets d'ophtalmologistes.
La démarche de Sophie Dion n'a en tout cas pas tardé à faire réagir Jean-Bernard Rottier, plutôt sceptique sur sa demande : "Ainsi, les optis-optos pourraient faire « plus de la moitié de nos actes ! ? », lesquels Madame la Députée" a-t-il demandé sur Twitter