Xavier Bertrand, Ministre de la Santé, et François Goulard, Ministre délégué à l'Enseignement supérieur ont accordé un entretien au Quotidien du Médecin durant lequel, ils ont annoncé que le cursus de 15 professions dont celle d'opticien-lunetier, va se calquer sur le dispositif européen LMD (Licence-Maitrise-Doctorat). Les programmes de formation, dont certains n'ont pas évolué depuis 1985, vont être revus pour s'adapter "aux nouveaux besoins de notre société. Le ministère de la Santé a donc la responsabilité de s'assurer que les programmes de formation, correspondent bien aux objectifs propres à chaque profession. C'est le cahier des charges qui sera élaboré en partenariat avec l'ensemble des professionnels concernés, les syndicats, les formateurs, les étudiants."
Autre point important précisé par les deux intervenants : les premières expérimentations, en vue de la délégation des tâches, dont nous parlons maintenant depuis plus de deux ans avec le fameux rapport Berland, sont prévues pour certaines professions dès la rentrée 2006 pour se poursuivre en 2007. Les actes médicaux qui pourront entrer dans le cadre de ces transferts seront également précisés dans le cahier des charges. Les ministres précisent qu'il s'agit bien de délégation et qu'aucune création de profession n'est prévue.
Suite à ces déclarations, la Fnof (Fédération Nationale des Opticiens Français) nous a précisé que le ministère "va dans le bon sens, mais nous attendons maintenant les actions concrètes". L'Udo, de son coté, est "tout à fait favorable aux idées annoncées avec la pratique de l'optométrie, sans la création d'une nouvelle profession" mais ajoute qu' "un BTS n'est pas suffisant pour être opticien et de nouvelles possibilités viendront très certainement de l'activité sur le terrain". Le Synope voit dans ces transferts une possibilité de "confier aux opticiens la délivrance d'un équipement, dans la définition positive du métier".
Xavier Bertrand et François Goulard affirment "cette réforme ouvre le monde universitaire et de la recherche à toutes ces professions". La mise en application à notre secteur ne sera pas des plus faciles puisque la formation ne dépend pas des universités mais des instituts universitaires de technologie. Autre restriction à cette application, dès la 1ère réunion de travail sur ces LMD, le ministère a dit très clairement que ces modifications se feraient à finances constantes. C'est à dire que cette modification va vite être ramenée à des problèmes de financement... On ne peut donc envisager raisonnablement une évolution de la formation qu'à échéance de 5 à 10 ans. D'ici là, la profession a largement le temps de définir (enfin) son champ d'application...