Réseaux de soins, libéralisation de la vente sur Internet, plafonnement des remboursements..., le Gouvernement s’acharne à vouloir faire baisser les prix de l’optique par n’importe quel moyen. Selon notre ancien ministre de l’Economie, Benoît Hamon, les porteurs devraient ainsi pouvoir récupérer 1,3 milliard d’euros de pouvoir d'achat ! Mais, si tout le monde s’accorde à saluer l’intention « louable » des politiques, la finalité des actions menées en laisse plus d’un perplexe. Et si finalement, l’application de la TVA à 5,5% était la « bonne » solution ?

Car en dépit de ce que le Gouvernement avance, ce sont les Ocam qui vont profiter des mesures prises ces derniers mois. En effet, si les complémentaires santé bénéficient déjà d’avantages fiscaux pour les contrats de santé responsables (taxés à 7% contre 14% pour les autres), elles continuent d’optimiser leur gestion et de mutualiser leurs frais par des rapprochements stratégiques. Un phénomène de concentration qui tend à accroître la puissance des réseaux de soins qui font pression sur le prix des produits et le reste à charge des assurés. Et alors que le Gouvernement a plafonné les remboursements, ces mesures ne seront nullement compensées par une baisse des cotisations. Ces dernières devraient même encore augmenter en 2015, de 2 à 3% selon les organismes.

Le porteur doit donc faire face à une baisse de sa prise en charge optique, à un encadrement du choix de son professionnel de santé mais aussi à une augmentation du prix de sa couverture complémentaire. Aussi, passer la TVA sur l’optique à 5,5% contre 20% actuellement, permettrait de redonner du « vrai » pouvoir d’achat au consommateur.

D’ailleurs, cette idée a déjà été évoquée à plusieurs reprises. En 2011, le député UMP Patrice Verchère estimait, auprès du ministre du Budget, que « le taux normal pèse lourdement dans le budget des ménages, surtout pour les plus modestes comme les retraités. Dans le cadre de la politique du gouvernement menée depuis 2007 pour la valorisation du pouvoir d'achat des Français, ne serait-il pas possible de réduire le taux de TVA à 5,5 % ? », interrogeait-il.

Une hypothèse largement soutenue dans notre secteur. Selon un sondage de juin 2011, ayant réuni 1034 participants, plus d'1 opticien sur 2 y est favorable. 54% estiment que cela « permettrait de faire baisser les prix et d'inciter les consommateurs à l'achat ». Toutefois, 22% se prononcent « contre », la perte de recettes fiscales engendrée par une telle mesure pouvant pousser l'Etat à se désengager de l'optique pour compenser le manque à gagner. En effet, il est difficile d’imaginer que, sur 6,5 milliards d’euros de CA réalisé par notre secteur, le Gouvernement ne cède un jour sur près d’1 milliard d’euros de recettes de TVA.