C’est ce que réclament les Français ! Plafonnement des remboursements, réseaux de soins fermés, prix des cotisations... nos concitoyens s’estiment globalement mal informés par et sur leur complémentaire santé. A moins d’un mois de l’entrée en vigueur progressive de la réforme sur les contrats solidaires et responsables, ils n’ont pas connaissance des enjeux pour leur santé et le système de prise en charge. C’est ce qui ressort du dernier Observatoire Ipsos sur les soins oculaires et l’achat des lunettes des Français pour Krys Group. Des résultats qui confirment le récent sondage Opinion Way-L’Argus de l’assurance, publié le 12 mars dernier.
Les plafonds de remboursement des frais d’optique méconnus des français
Comme vous le savez, dans le cadre des nouveaux contrats responsables, les remboursements des frais d’optique vont être limités à une fois tous les deux ans. Les montants de remboursement par les mutuelles et les complémentaires santé seront limités, par exemple, à 470 euros pour une paire de lunettes à verres simples et à 850 euros pour une paire de lunettes à verres complexes, incluant le remboursement d’une monture à 150 euros maximum. Or, vos clients restent insuffisamment informés par leurs mutuelles sur les montants remboursés pour leurs achats de lunettes et sur la mise en place des contrats responsables : 66% des porteurs interrogés ne savent pas s’ils ont déjà été mis en place. De plus, dans leur grande majorité (90%), ils estiment que le plafonnement du remboursement des frais d’optique bénéficiera en premier lieu aux Ocam. 68% d’entre eux pensent par ailleurs que cette mesure sera inefficace sur le prix des lunettes. Ils considèrent aussi massivement que la réforme va générer une augmentation de leur reste à charge (78%) et qu’elle ne permettra pas de diminuer le niveau de cotisations demandées par les mutuelles : 60% estiment qu’elles se maintiendront au niveau actuel, 30% qu’elles vont augmenter.
Les réseaux fermés manquent de transparence
Autre résultats de l’observatoire : les porteurs ne comprennent pas bien la raison d’être des réseaux fermés et estiment que leur mode de fonctionnement manque de transparence. 68% d’entre eux considèrent que les critères utilisés pour accepter ou refuser qu’un opticien fasse partie d'un réseau ne sont pas clairs. Ainsi, 6 sondés sur 10 affirment que leur mutuelle n’a pas de légitimité à jouer un rôle dans le choix de leur opticien ou de leur équipement, et 66% se disent défavorables à ce que le montant de remboursement soit moindre lorsqu’ils achètent leurs optiques chez un professionnel non-agréé. A l’opposé, seul 1/3 soutient cette mesure (34%).
Aussi, les Français semblent partagés sur le fait que leur mutuelle a d’ores et déjà mis en place ou pas un réseau fermé d’opticiens : 40% affirment qu’elle l’a fait, 44% que ce n’est pas encore le cas et 16% avouent ne pas vraiment savoir ce qu’il en est. Dans tous les cas, 65% déclarent ne pas être allés voir un opticien recommandé lors de leur dernier renouvellement de lunettes.
Et si la critique est aussi forte vis-à-vis de la mise en place des réseaux, c’est parce qu’ils estiment que leur mise en place a d’abord été motivée par le souci de l’équilibre économique (58%), très loin devant la volonté de faire baisser le prix des lunettes (23%), de diminuer le niveau des cotisations (10%) ou encore le souci de leur santé visuelle (9%).
Des cotisations toujours en hausse
Enfin, dans un contexte de forte préoccupation à l’égard de leur pouvoir d’achat, les porteurs pointent du doigt une augmentation des cotisations de leurs mutuelles (77%) et une diminution des remboursements (49%). Rappelons que, selon l’indice des prix à la consommation de l’Insee, les prix des assurances complémentaires santé ont augmenté de 3% l’an passé. Leur indice est désormais supérieur de plus de 30 points à celui de l’optique médicale (en hausse de 0,7% en 2014) et de plus de 20 points à l’ensemble de la consommation (0,5% l’année dernière). En 2015, les majorations des cotisations santé devraient être comprises entre 2 et 3%, « la faute à l’augmentation tendancielle des dépenses de santé », selon une étude des Echos.
*Enquête réalisée du 11 ou 18 février 2015 auprès de 1000 personnes, constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (780 porteurs de lunettes dont 727 ont une mutuelle ou une Complémentaire Santé). La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle de la personne de référence au sein du ménage, de région et de catégorie d’agglomération.